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Godfrey Harold Hardy (7 février 1877 [Cranleigh, Angleterre] - 1er décembre 1947 [Cambridge, Angleterre])

Godfrey Harold Hardy est un mathématicien anglais de la première moitié du XXè siècle, sans doute le plus grand de cette époque, célèbre pour ses résultats en arithmétique et en analyse "dure". Il est né le 7 février 1877 à Cranleigh dans une famille d'enseignants. Il révèle très tôt un grand talent pour les mathématiques, même si elles ne sont pas pour lui réellement une passion, mais plutôt un instrument de compétition contre ses camarades. Il suit une scolarité brillante, mais solitaire, qui l'amène au Trinity College de Cambridge en 1896, où il enseigne de 1906 à 1919.

Pendant sa formation, Hardy a été très marqué par le Cours d'Analyse de l'École Polytechnique de Camille Jordan et par la rigueur qui marque les mathématiques allemandes, françaises et suisses quand les mathématiques britanniques restent encore en retrait sur ce point. Il écrit en 1908 un traité A course of pure mathematics qui par sa rigueur d'exposition transformera l'enseignement des mathématiques dans les universités anglaises. En 1908 également, il trouve simultanément et indépendamment du médecin allemand Weinberg une loi qui décrit l'équilibre des génotypes au sein d'une population. Cette loi eut une grande importance pour l'étude des facteurs rhésus dans les groupes sanguins même si Hardy ne la considérait pas comme un résultat important : elle n'était en effet pas très difficile à établir mathématiquement, et c'était un résultat de mathématiques appliquées, alors qu'Hardy se revendiquait avec force mathématicien pur.

Le début des années 1910 marque un tournant dans la carrière de Hardy. D'une part, en 1911, il commence sa collaboration avec Littlewood, jeune mathématicien de Cambridge comme lui. Cette collaboration, sans doute la plus fructueuse de l'histoire des mathématiques, dura jusqu'à la mort de Hardy et donna lieu à une centaine de publications, notamment en théorie analytique des nombres. D'autre part, en 1913, il reçoit une lettre du jeune mathématicien indien Ramanujan, dont il décèle immédiatement le génie. Il le fait venir à Cambridge en 1914 et les deux hommes travaillent ensemble jusqu'à la mort de Ramanujan en 1920.

Ces deux collaborations aident Hardy à traverser la Première Guerre Mondiale. Il est alors malheureux à Cambridge où ses convictions pacifiques se heurtent à l'attitude belliciste de la plupart de ses confrères. À la suite des sanctions infligées au logicien Bertrand Russell pour ses textes contre la guerre, il quitte Cambridge pour Oxford en 1919. Les années à Oxford de Hardy sont les plus prolifiques sur le plan mathématique, et il y est très heureux. Dans le cadre d'un échange avec Veblen, il passe une année à Princeton en 1928/1929. Cependant, Hardy choisit de retourner à Cambridge en 1931. Une des motivations essentielles de ce retour semble être le fait qu'à Cambridge, contrairement à Oxford, Hardy pouvait garder son logement après avoir pris sa retraite. Pour un homme de 54 ans, non marié, et sans biens propres, cela était un avantage important !

En 1939, Hardy est victime d'une attaque cardiaque qui l'affaiblit beaucoup. Il écrit néanmoins en 1940 le livre Apologie d'un mathématicien, sur le plaisir de faire des mathématiques, et qui fourmille d'anecdotes sur sa vie. Dépressif, se sentant amoindri, il tente sans succès de se suicider durant l'été 1947. Il décède finalement le 1er décembre 1947.

Hardy était connu pour être un excentrique. Par exemple, il ne supportait pas d'être pris en photo ou de se voir dans un miroir. En dehors des mathématiques, on ne lui connait qu'une seule passion : le cricket. Il reçut de nombreux honneurs durant sa vie : membre de la Royal Society à partir de 1910, il reçut la médaille Copley en 1947, quelques mois avant sa mort.

Les entrées du Dicomaths correspondant à Hardy

Les mathématiciens contemporains de Hardy (né en 1877)
  • Pavel Alexandrov (né en 1896)
  • René Baire (né en 1874)
  • Stefan Banach (né en 1892)
  • Félix Bernstein (né en 1878)
  • Serguei Bernstein (né en 1880)
  • George David Birkhoff (né en 1884)
  • Harald Bohr (né en 1887)
  • Émile Borel (né en 1871)
  • Luitzen Egbertus Jan Brouwer (né en 1881)
  • Cesare Burali-Forti (né en 1861)
  • Constantin Carathéodory (né en 1873)
  • Elie Cartan (né en 1869)
  • Ernesto Cesàro (né en 1859)
  • André-Louis Cholesky (né en 1875)
  • Richard Courant (né en 1887)
  • Pierre Fatou (né en 1878)
  • Lipót Fejér (né en 1880)
  • John Charles Fields (né en 1863)
  • Ronald Aylmer Fisher (né en 1890)
  • Maurice Fréchet (né en 1878)
  • Guido Fubini (né en 1879)
  • René Gateaux (né en 1889)
  • Thomas Hakon Grönwall (né en 1877)
  • Jacques Hadamard (né en 1865)
  • Hans Hahn (né en 1879)
  • Georg Hamel (né en 1877)
  • Félix Hausdorff (né en 1868)
  • David Hilbert (né en 1862)
  • Otto Hölder (né en 1859)
  • Adolf Hurwitz (né en 1859)
  • Johan Jensen (né en 1859)
  • Gaston Julia (né en 1893)
  • Charles-Jean de La Vallée Poussin (né en 1866)
  • Edmund Landau (né en 1877)
  • Henri Lebesgue (né en 1875)
  • Solomon Lefschetz (né en 1884)
  • Paul Lévy (né en 1886)
  • John Littlewood (né en 1885)
  • Hermann Minkowski (né en 1864)
  • Paul Montel (né en 1876)
  • Louis Mordell (né en 1888)
  • Rolf Nevanlinna (né en 1895)
  • Emmy Noether (née en 1882)
  • Alessandro Padoa (né en 1868)
  • Paul Painlevé (né en 1863)
  • Giuseppe Peano (né en 1858)
  • Michel Plancherel (né en 1885)
  • Srinivasa Ramanujan (né en 1887)
  • Frigyes Riesz (né en 1880)
  • Bertrand Russell (né en 1872)
  • Issai Schur (né en 1875)
  • Waclaw Sierpiński (né en 1882)
  • Hugo Steinhaus (né en 1887)
  • Teiji Takagi (né en 1875)
  • Otto Toeplitz (né en 1881)
  • Vito Volterra (né en 1860)
  • Hermann Weyl (né en 1885)
  • Norbert Wiener (né en 1894)
  • Ernst Zermelo (né en 1871)