Hermann Weyl (9 novembre 1885 [Elmshorn] - 9 décembre 1955 [Zürich])
Hermann Weyl était un mathématicien et physicien allemand. La diversité et la nouveauté de ces travaux ont profondément marqué la science de la première moitié du XXiè siècle.
Hermann Weyl est né le 9 novembre 1885 dans une petite ville près de Hambourg. Son père est banquier. Il entre à l'université de Göttingen en 1904, et il est immédiatement captivé par Hilbert. Il devient son étudiant et soutient sa thèse en 1908 sur les opérateurs d'intégrale singulière. Il occupe ensuite un poste de privatdozent (enseignant non rémunéré!) à l'Université de Göttingen. Il s'éloigne alors des thèmes d'Hilbert et publie en 1913 un livre sur les surfaces de Riemann, où il concilie la rigueur topologique avec les idées géométriques. Cette même année, il épouse Helen Joseph, une philosophe disciple d'Husserl. Avec elle, il partage le goût pour la philosophie et pour la littérature. Toujours en 1913, il obtient la chaire de mathématiques de l'Université Polytechnique Fédérale de Zürich.
La Première Guerre Mondiale éclate, et Weyl est conscrit en 1915. Toutefois, la Suisse fait une demande spéciale pour qu'il soit dispensé de ses obligations militaires, et il retrouve sa chaire en 1916. Commence alors pour lui une décennie extrêmement fructueuse. Il travaille sur la théorie générale de la relativité, formulée par Einstein en 1915, y introduisant des outils mathématiques modernes, comme le calcul tensoriel. Surtout, il introduit la notion de jauge et prend conscience de l'importance du concept d'invariance de jauge. A Zürich, il développe aussi la théorie de représentation des groupes semi-simples et réalise des contributions à l'équirépartition de suites de nombres modulo 1 qui se révèleront fondamentales en théorie analytique des nombres.
En 1930, à la retraite d'Hilbert, Weyl retourne à Göttingen pour occuper la chaire de son maitre. Mais la montée du nazisme, alors que sa femme est d'origine juive, le conduit à quitter l'Allemagne en 1933. Il obtient un poste permanent au nouvellement créé Institute for Advanced Study de Princeton. Il y trouve alors des conditions idéales pour poursuivre ses recherches. Sa femme décède en 1948, et il se remarie en 1950 avant de prendre sa retraite en 1952. Il passe alors les dernières années de sa vie la moitié du temps à Zürich et la moitié du temps à Princeton. C'est lors d'un de ses voyages à Zürich qu'il décède subitement le 9 décembre 1955 d'une crise cardiaque.
Terminons cette biographie par un autre aspect de la carrière d'Hermann Weyl, qui concerne les fondements des mathématiques. Weyl est influencé par les intuitionnistes, surtout Brouwer, qui pensent que les mathématiques doivent être constructivistes. Sans être aussi doctrinaire que Brouwer, Weyl s'est tenu écarté, tout au long de sa vie, des théories mathématiques faisant un usage essentiel et systématique de l'axiome du choix.
Source : La plupart des informations de cette biographie sont issus de Remarkable Mathematicians, par Ioan James.