Guido Fubini (19 janvier 1879 [Venise] - 6 juin 1943 [New-York])
Guido Fubini est un mathématicien italien du XXè siècle, né à Venise le 19 janvier 1879. Son père est un professeur de mathématiques, et le jeune Fubini montre très jeune de grandes prédispositions pour cette discipline. Il entre à l'École Normale Supérieure de Pise en 1896, où ses professeurs Dini et Bianchi le convainquent de passer un doctorat. Il soutient sa thèse en 1900 ; elle porte sur la géométrie différentielle. Il reste encore un an à Pise pour obtenir le diplôme lui permettant d'enseigner dans une université. Déjà, ses préoccupations mathématiques changent et se tournent alors vers les fonctions harmoniques.
En 1901, Fubini part enseigner à l'université de Catane, en Sicile. Il enseigne ensuite à l'université de Gênes avant de s'installer en 1908 pour un long moment à Turin, où il enseigne à l'université et au Polytechnico. Il y reste jusqu'en 1938, date à laquelle les lois fascistes anti-juives de Mussolini le privent de son poste. Fubini craint pour sa vie et ne voit pas d'avenir dans l'Italie fasciste pour ses deux fils ingénieurs. En dépit d'une santé déjà chancelante, il accepte en 1939 l'invitation de l'Institute for Advanced Study de Princeton. Il y enseigne quelques années, avant de succomber à ses problèmes cardiaques en 1943.
Fubini est certainement l'un des plus grands mathématiciens italiens du début du XXè siècle. Comme nous l'avons évoqué, ses centres d'intérêt sont multiples : géométrie différentielle, analyse sous de multiples formes (analyse fonctionnelle, analyse complexe, calcul des variations), théorie des groupes. Pendant la Première Guerre mondiale, il s'intéresse à la précision de l'artillerie, ce qui l'amène ensuite à des recherches plus appliquées autour de l'électronique et de l'acoustique. Très bon pédagogue, Fubini est surtout connu pour le théorème d'intégration permettant d'échanger les variables dans une intégrale double, théorème qui porte son nom et qu'il énonce et démontre en 1907.
Fubini aimait dire qu'il remerciait souvent Dieu de lui avoir fait choisir une branche des sciences où "pour travailler, il suffit seulement d'un morceau de papier et d'un crayon".