Gaston Darboux (14 août 1842 [Nîmes] - 23 février 1917 [Paris])
Gaston Darboux est un mathématicien français né le 14 août 1842 à Nîmes. Ses parents tiennent une mercerie. Il commence ses études dans les lycées de sa ville natale (où il passe son baccalauréat) et de Montpellier (où il prépare les concours d'accès à l'École Polytechnique et à l'École Normale Supérieure). Classé premier aux deux concours d'entrée en 1861, il choisit l'ENS car son désir est alors de devenir enseignant. Il soutient ensuite en 1866 sa thèse de doctorat, dirigée par Michel Chasles ; elle porte sur les surfaces orthogonales. Puis Darboux enseigne aux lycées Saint-Louis et Louis-le-Grand avant de devenir en 1872 maitre de conférences à l'École Normale Supérieure. En 1881, il succède à Chasles à la chaire de géométrie supérieure de la Sorbonne.
Les travaux de Darboux portent essentiellement sur l'analyse et la géométrie différentielle. Il poursuit ainsi les travaux de Riemann sur l'intégration, introduisant les sommes de Darboux inférieures et supérieures qui lui permettent de donner un critère d'intégrabilité. Il s'intéresse aussi à la théorie des fonctions et aux équations aux dérivées partielles. Son domaine de prédilection reste toutefois l'étude des courbes et des surfaces, notamment les cyclides qui sont des surfaces du quatrième degré. Il est aussi connu pour la cubique de Darboux, une cubique associée à tout triangle et qui passe par dix points remarquables de ce triangle.
Darboux était aussi un administrateur très efficace. Il est rédacteur en chef du Bulletin des Sciences Mathématiques, une revue de mathématiques destinée à faire connaitre aux mathématiciens français les progrès réalisés à l'étranger, depuis sa création en 1870 jusqu'à sa mort. Il participe à la création de l'École Normale Supérieure des jeunes filles en 1880. Il est doyen de la faculté des sciences de 1889 à 1903 en 1900, il succède à Joseph Bertrand comme secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, dont il était devenu membre seize ans plus tôt. Membre des académies de nombreux pays, il reçut notamment en 1916 la médaille Sylvester de la Royal Society de Londres.
Le lecteur intéressé trouvera de nombreuses autres informations concernant Gaston Darboux dans la thèse de Barnabé Croizat : Gaston Darboux : naissance d’un mathématicien, genèse d’un professeur, chronique d’un rédacteur.