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Josef Hoëné-Wronski (23 août 1778 [Wolsztyn, Pologne] - 8 août 1853 [Neuilly-sur-Seine])

Drôle de personnage que ce Josef Hoëné-Wronski! Né Josef Hoëné en Pologne en 1778, fils du dernier architecte du roi de Pologne, il commence par une carrière de militaire, combattant bravement de 1791 à 1794 pour l'indépendance de son pays. Fait prisonnier en 1794, il doit alors servir l'armée prussienne jusqu'en 1797.

Entretemps, son père est mort, lui léguant une somme d'argent assez importante. Wronski en profite pour aller en Allemagne étudier les mathématiques et la philosophie dans diverses universités, avant de s'établir en France à Marseille. Un décret du directoire le fait alors citoyen français. C'est à Marseille qu'il commence ses travaux scientifiques, rejoignant notamment à partir de 1803 l'observatoire. En 1803, il a également la révélation du "secret de l'Absolu", et il n'aura de cesse d'exposer ses pensées philosophiques utopistes, teintées de mysticisme. Ses écrits scientifiques sont également concernés par cette approche métaphysique: Wronski pense que la philosophie prime sur les preuves mathématiques rigoureuses.

En 1810, Wronski s'installe à Paris. Il se marie et change son patronyme, de Hoëné pour Wronski. Il publie cette même année son premier ouvrage sur les fondements des mathématiques, qui est critiqué par Lagrange et Laplace. Wronski rompt avec l'Institut. Des mécènes qui sont aussi ses disciples lui permettent d'éviter de sombrer dans la pauvreté, mais il se dispute avec l'un d'entre eux, le banquier Pierre Arson, à qui il a révélé le secret de l'Absolu et qui refuse de payer la totalité de la somme due.

C'est lors de ces années à Paris vers 1810 que Wronski publie ses travaux les plus intéressants. En 1812, dans sa Réfutation de la théorie des fonctions analytiques de Lagrange, il introduit sa propre idée du développement en série d'une fonction, et c'est là qu'apparaissent pour la première fois les déterminants qui portent son nom. Cette même année, il pense avoir prouvé que toute équation algébrique peut être résolue par radicaux. Bien que ceci soit faux, son travail porte des idées nouvelles intéressantes.

En 1819, Wronski part à Londres, afin d'essayer d'obtenir une récompense du bureau des longitudes. Mais, ses instruments sont d'abord retenus par les douanes à l'entrée du pays, puis il s'avère que son travail sur les longitudes n'apporte rien de nouveau. De retour à Paris en 1822, Wronski perd sa fille unique, sa femme, puis s'enfonce dans la misère. Il décède en 1853 à Neuilly.

Il est difficile de juger de l'importance de l'oeuvre mathématique et philosophique de Wronski. C'est peut-être comme inventeur qu'il est le plus convaincant. Il est en effet le premier à avoir l'idée des chenilles pour les tanks. Enfin, signalons qu'il est possible que Wronski ait inspiré les personnages de Balthazar Claës et de Wierzchownia à Balzac dans la Recherche de l'absolu.

Les entrées du Dicomaths correspondant à Wronski

Les mathématiciens contemporains de Wronski (né en 1778)
  • Jean-Robert Argand (né en 1768)
  • Charles Babbage (né en 1791)
  • Jacques II Bernoulli (né en 1759)
  • Friedrich Bessel (né en 1784)
  • Irénee-Jules Bienaymé (né en 1796)
  • Bernard Bolzano (né en 1781)
  • Charles Julien Brianchon (né en 1783)
  • Augustin-Louis Cauchy (né en 1789)
  • Michel Chasles (né en 1793)
  • Jean-Marie Duhamel (né en 1797)
  • Jean-Baptiste Fourier (né en 1768)
  • Augustin Fresnel (né en 1788)
  • Carl Gauss (né en 1777)
  • Joseph Gergonne (né en 1771)
  • Sophie Germain (née en 1776)
  • George Green (né en 1793)
  • Nikolai Lobatchevski (né en 1792)
  • August Möbius (né en 1790)
  • Denis Poisson (né en 1781)
  • Jean-Victor Poncelet (né en 1788)