Michel Chasles (15 novembre 1793 [Épernon] - 18 décembre 1880 [Paris] )
Michel Chasles est né le 15 novembre 1793 à Épernon, petite bourgade située non loin de Chartres. Son père était un habile marchand de bois, et devint même président de la chambre de commerce. Chose étrange, Chasles fut baptisé Floréal par ses parents, avant qu'il ne change de prénom vers 16 ans.
Après des études secondaires brillantes, Chasles entre à l'École polytechnique en 1812. C'est l'époque où les campagnes napoléoniennes tournent à la déroute, et où nul jeune homme n'échappe à la conscription. Chasles fut ainsi appelé pour la défense de Paris, jusqu'à l'abdication de Napoléon en 1814. Chasles put alors finir ses études à Polytechnique. A la sortie de cette école, il refuse une place dans un grand corps de l'état, et retourne étudier chez lui l'histoire et les mathématiques.
Chasles publie son premier travail d'importance Aperçu historique sur l'origine et le développement des méthodes en géométrie en 1827. Il acquiert immédiatement une réputation de grand mathématicien, et de grand historien des mathématiques, à la suite de ce travail très pointu, qui étudie en détail la dualité en géométrie projective, et notamment la transformation par polaires réciproques.
En 1841, il devient professeur à l'École Polytechnique, puis, à compter de 1846, à la Sorbonne. Il publie encore deux livres très importants. En 1852, son Traité de géométrie traite des méthodes synthétiques (non analytiques) et introduit la notion de birapport (en fait, le mathématicien Möbius en avait déjà fait l'usage, mais Chasles ne lisait pas l'allemand et ne pouvait être au courant de ces travaux). Puis, en 1865, son Traité des sections coniques applique ces idées aux coniques.
On sait assez peu de choses de la vie extra-mathématique de Chasles. Tout juste sait-on qu'il ne s'est jamais marié, et que les seules activités qu'il semblait avoir en dehors de l'enseignement et de la recherche étaient auprès d'associations caritatives. Surtout, il reste une anecdote célèbre qui prouve sa crédulité. Un charlatan réussit en effet à lui céder, contre 20 000 livres, des correspondances censées être des originaux entre des savants célèbres. Un grand accroc fut porté à sa crédibilité quand on s'aperçut qu'un historien des sciences de son niveau avait pu se laisser berner par des soi-disantes lettres de Galilée écrites en français!