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Joseph Diaz Gergonne (19 juin 1771 [Nancy] - 4 mai 1859 [Montpellier])

Joseph Gergonne est un mathématicien français du début du XIXè siècle. Né le 19 juin 1771 à Nancy, son père est architecte, mais il décède alors que Gergonne est âgé d'à peine 12 ans. Il est élève au collège de Nancy (un établissement religieux) puis reçoit quelques cours privés, mais il acquiert principalement seul ses connaissances en mathématiques.

Comme tous les hommes de sa classe d'âge, il est impliqué dans les événements qui font suite à la Révolution, et devient officier d'artillerie. Il participe notamment à la bataille de Valmy en 1792, qui voit la France défaire l'Autriche et la Prusse, puis à la campagne d'Espagne deux ans plus tard. Il revient à la vie civile en mars 1796, obtenant une chaire d'analyse à la nouvelle Ecole Centrale de Nîmes. Un temps professeur de "mathématiques transcendantes" au lycée, il est nommé en 1816 professeur à l'Université de Montpellier, dont il devient le recteur en 1830. Il décède à Montpellier en 1859.

Gergonne est un des plus grands géomètres du début du XXiè siècle. Disciple de Monge, comme il se présente lui-même, il se spécialise dans la géométrie analytique et s'oppose violemment à Poncelet, partisan de la géométrie synthétique (basée sur les transformations projectives). La querelle entre ces deux mathématiciens se poursuivit autour de la paternité du principe de dualité en géométrie projective. On doit sans doute à Poncelet son idée, et à Gergonne sa popularisation (et son nom!).

L'autre fait d'armes de Gergonne est la création de la première revue "moderne" (parution régulière, durant plusieurs années) exclusivement consacrée aux mathématiques, les Annales de mathématiques Pures et Appliquées, bien vite surnommées Annales de Gergonne. Gergonne part d'un constat. Il existe alors essentiellement deux revues scientifiques en France, les Mémoires de l'Académie des Sciences, et le Journal de l'Ecole Polytechnique. Loin des cercles parisiens, Gergonne éprouve des difficultés à publier ses travaux. Il se lance donc dans l'édition d'une revue en 1810, revue qui sera publiée jusque 1832. Les Annales de Gergonne acceptaient des articles à visée pédagogique et des articles de recherche originale. Plus de 900 articles y seront publiés, impliquant 138 auteurs, parmi lesquels de grands mathématiciens français (comme Poncelet, Chasles, Briançon, Galois) et étrangers (Steiner, Plücker,…). Elles auront une grande importance dans la diffusion en Europe des découvertes mathématiques et inspireront un peu plus tard Liouville et Crelle pour la création de leurs propres journaux, qui perdurent encore. Gergonne lui-même publia 200 articles dans ses Annales. Après 1810, il n'eut donc plus de difficulté de publication!

Les entrées du Dicomaths correspondant à Gergonne

Les mathématiciens contemporains de Gergonne (né en 1771)
  • Jean-Robert Argand (né en 1768)
  • Jacques II Bernoulli (né en 1759)
  • Friedrich Bessel (né en 1784)
  • Bernard Bolzano (né en 1781)
  • Charles Julien Brianchon (né en 1783)
  • Lazare Carnot (né en 1753)
  • Augustin-Louis Cauchy (né en 1789)
  • Jean-Baptiste Fourier (né en 1768)
  • Augustin Fresnel (né en 1788)
  • Carl Gauss (né en 1777)
  • Sophie Germain (née en 1776)
  • Adrien-Marie Legendre (né en 1752)
  • August Möbius (né en 1790)
  • Marc-Antoine Parseval (né en 1755)
  • Denis Poisson (né en 1781)
  • Jean-Victor Poncelet (né en 1788)
  • Josef Wronski (né en 1778)