Joseph Doob (27 juin 1910 [Cincinnati] - 7 juin 2004 [Urbana])
Joseph Doob est un des grands probabilistes du XXè siècle. On lui doit notamment la majeure partie de la théorie des martingales. Il est né en 1910 à Cincinnati, dans l'Ohio. Durant son enfance, il se passionne pour la radio. Il obtient ainsi une licence pour émettre des signaux radio, ce qu'il fait avec un émetteur qu'il a lui-même construit. Ce hobby l'encourage, à son entrée à Harvard en 1926, à choisir la physique pour dominante. Mais après quelques cours, ce sont les mathématiques qui sont finalement son choix.
Doob prépare son doctorat sous la direction de Walsh. Sa thèse, soutenue en 1932, porte sur les valeurs des fonctions analytiques au bord de leur domaine de définition. Il obtient alors un post-doctorat à Columbia University pour deux ans. Doob choisit ce lieu, car sa femme, Elsie Haviland, qu'il a épousé un an plus tôt, y suit des études de médecine. La situation économique est alors difficile aux États-Unis. Le pays est frappé par la grande dépression qui suit la crise de 1929 et Doob sait qu'il sera difficile pour lui d'obtenir un emploi fixe. On lui conseille alors de travailler avec Hotelling, qui est le professeur de statistiques à Columbia, car les statistiques sont (déjà!) un des rares sujets qui a le vent en poupe malgré la crise.
Ce choix de carrière fut excellent. D'une part, Hotelling parvient à prolonger le contrat de Doob à Columbia d'un an. D'autre part, la théorie des probabilités est en pleine mutation depuis que Kolmogorov lui a donné un cadre formel dans lequel inscrire toute la rigueur des mathématiques. Doob va s'épanouir dans cette discipline, y mettant à profit sa formation d'analyste.
En 1935, Joseph Doob obtient un poste de professeur associé à l'université de l'Illinois. Doob ne quitte plus cette université jusqu'à sa retraite, en 1978, excepté pour trois ans, de 1942 à 1945, où il contribue à l'effort de guerre. C'est dans les années 1940 et 1950 qu'il réalise la majeure partie de son travail sur les martingales. Il s'intéresse aussi beaucoup à la théorie du potentiel et à ses relations avec les probabilités. En dehors des mathématiques, sa passion est la randonnée : il fut notamment président du club de randonnée d Urban-Champaign pendant plus de 25 ans !