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#1 Re : Entraide (supérieur) » Aide concernant la dérivation de fonction vectorielles/matricielles » 19-01-2025 21:00:31

Re !

La dérivée/différentielle de $A$ n'a pas de dimension. Il s'agit d'une application $p \mapsto D(A)(p)$ de $\mathbf{R}^{n_2}$ dans l'espace vectoriel $\textrm{Hom}_{\mathbf{R}}(\mathbf{R}^{n_2}, \textrm{M}_{n_1}(\mathbf{R}))$ des applications linéaires de $\mathbf{R}^{n_2}$ dans $\textrm{M}_{n_1}(\mathbf{R})$, ie d'un élément de $\mathscr{F}(\mathbf{R}^{n_2}, \textrm{Hom}_{\mathbf{R}}(\mathbf{R}^{n_2}, \textrm{M}_{n_1}(\mathbf{R})))$. Ce dernier ensemble est encore un espace vectoriel, mais il n'est pas de dimension finie (pour $n_1 = n_2 = 1$, tu retrouves l'espace $\mathscr{F}(\mathbf{R}, \mathbf{R})$ des applications de $\mathbf{R}$ dans $\mathbf{R}$, et la dimension de cet espace  est $>$ que le cardinal de $\mathbf{R}$).

La différentielle $D(A)(p_0)$ de $A$ au point $p_0$ est une application linéaire de $\mathbf{R}^{n_2}$ dans $\textrm{M}_{n_1}(\mathbf{R})$ : c'est un élément de $\textrm{Hom}_{\mathbf{R}}(\mathbf{R}^{n_2}, \textrm{M}_{n_1}(\mathbf{R}))$. Compte tenu de la linéarité, l'application $D(A)(p_0)$ est connue si on connait sa valeur $D(A)_{p_0}(e_i)$ ($p_0$ est mis en indice pour gagner en lisibilité, mais on peut aussi écrire $D(A)(p_0)(e_i)$) sur chacun des vecteurs $e_i$ de la base canonique.

En terme plus savant, l'application
$$
\begin{cases}
\textrm{Hom}_{\mathbf{R}}(\mathbf{R}^{n_2}, \textrm{M}_{n_1}(\mathbf{R}))& & \longrightarrow \textrm{M}_{n_1}(\mathbf{R})^{n_2} \\
&f & \longmapsto (f(e_1), f(e_2), \ldots, f(e_{n_2 - 1}), f(e_{n_2}))
\end{cases}
$$

est un isomorphisme d'espaces vectoriels. Enfin, compte tenu des notations usuelles, pour tout $i = 1, \ldots, n_2$, on a l'égalité
$$
D(A)_{p_0}(e_i) = \frac{\partial A}{\partial p_i} \mid p_0
$$
c'est-à-dire, d'après la définition du membre de droite
$$
\begin{align*}
D(A)_{p_0}(e_i) = &  \lim_{h \to 0} \frac{A(p_0 + h. e_i) - A(p_0) }{h} \\
=&
\lim_{h \to 0} \frac{ A(p_{0, 1}, p_{0, 2}, \ldots, p_{0, i - 1}, p_{0, i} + h, p_{0, i +1}, \ldots, p_{0, n_2})
-
A(p_{0, 1}, p_{0, 2}, \ldots, p_{0, i - 1}, p_{0, i}, p_{0, i +1}, \ldots, p_{0, n_2})
}{h}
\end{align*}
$$
et il s'agit d'une matrice. On parle bien de la même chose.

Je reprend mon application $\phi$ du précédent poste, et je prend ton application $f$ en supposant $x$ fixe. La différentielle de $f$ au point $p_0$ est l'application linéaire composée $\phi \circ D(A)_{p_0}$. Elle est entièrement déterminée si l'on connait les valeurs
$$D(f)_{p_0}(e_i) = \frac{\partial f}{\partial p_i} \mid p_0 = \phi (D(A)_{p_0}(e_i)) = D(A)_{p_0}(e_i)x_0$$
pour $i = 1, \ldots, n_2$. Il s'agit ici de vecteurs de $\mathbf{R}^{n_1}$, puisque  $D(A)_{p_0}(e_i)$ est une matrice de $\textrm{M}_{n_1}(\mathbf{R})$.

Je ne comprend pas ta dernière notations, mais j'imagine qu'il s'agit du $n_2$-uplets $( D(A)_{p_0}(e_i)x_0)_{1 \leq i \leq n_2}$ ? Dans ce cas, tu retrouves ta construction (moyennant l'identification de $D(f)_{p_0}$ au $n_2$-uplets).

#2 Re : Entraide (supérieur) » Aide concernant la dérivation de fonction vectorielles/matricielles » 18-01-2025 18:21:36

Bonjour,

Décidément, les notations des physiciens frôlent bien le ridicule.

Il y a un problème dans la définition des indices : je doute fortement que la dimension de l'espace $\mathbf{R}^{n_x}$ soit fonction de la variable $x$.

Organisons un peu tout ça. On se donne deux entiers $n_1$ et $n_2$, une application $h$ de $\mathbf{R}^{n_1} \times \mathbf{R}^{n_2}$ dans $\mathbf{R}^{n_1}$, et une application $A$ définie dans $\mathbf{R}^{n_2}$ et à valeurs dans l'espace vectoriel $\textrm{M}_{n_1}(\mathbf{R})$ des matrices carrées d'ordre $n_1$, et on note $g$ l'application $(x, p) \mapsto A(p)x - h(x, p)$.

Soit $f$ la fonction
$$
(x, p)  \mapsto A(p)x
$$
définie dans  $\mathbf{R}^{n_1} \times \mathbf{R}^{n_2}$ et à valeurs dans $\mathbf{R}^{n_1}$.

Par définition, la dérivée partielle de $f$ au point $(x_0, p_0)$ par rapport à $p$ est la différentielle au point $p_0$ de l'application partielle $f_2 \colon p \mapsto A(p)x_0$. On peut remarquer que $f_2$ est composée de $A$ est de l'application linéaire

$$
\phi \colon
\begin{cases}
\textrm{M}_{n_1}(\mathbf{R}) \longrightarrow \mathbf{R}^{n_1} \\
M \longmapsto Mx_0
\end{cases}
$$

D'après la règle de la dérivation en chaîne, la différentielle de $f_2$ au point $p_0$ est l'application linéaire
$$
D(f_1) = D(\phi)_{A(p_0)} \circ D(A)_{p_0}
$$
de $\mathbf{R}^{n_2}$ dans $\mathbf{R}^{n_1}$. Puisque $\phi$ est linéaire, on a $D(\phi)_{A(p_0)} = \phi$, ce qui fait que $D(f_1)$ l'application linéaire
$$
p \mapsto [ D(A)_{p_0}(p)]x_0,
$$
et
$$ p \mapsto D(A)_{p_0}(p)$$
est la différentielle de $A$ au point $p_0$. Il s'agit d'une application linéaire de l'espace $\mathbf{R}^{n_2}$ à valeurs dans $\textrm{M}_{n_1}(\mathbf{R})$. J'image qu'un tenseur d'ordre $3$ doit être quelque chose comme ça : une application d'un espace vectoriel dans un espace de matrice.

Je pense que tu as oublié que d'appliquer $D(A)_{p_0} = \partial A / \partial p \mid_{p_0}$ à un élément $p$ de $\mathbf{R}^{n_2}$ pour obtenir une matrice, avant d'appliquer $x$.

#3 Re : Entraide (supérieur) » Rang de matrices » 18-01-2025 17:34:22

Bonjour,

Il y a un problème au niveau des indices. Il n'y a pas de raison dans l'énoncé que $A$ et $B$ ait le même nombre de colonne $n$.

Je pense que le nombre de ligne de $M$ n'est pas : $ \textrm{nombre de ligne de}\,A + \textrm{nombre de ligne de}\, B$. Il y a sans doute un chevauchement.

#4 Re : Entraide (supérieur) » Algèbre tensorielle » 04-01-2025 15:23:59

Bonjour,

Le problème, en tout cas pour moi, et c'est la raison pour laquelle j'ai pas répondu, est qu'il est là question de tenseurs "au sens physique" et non des tenseurs "au sens mathématiques", ie des objets vérifiant des propriétés de changement de coordonnés, et pas des éléments du produit tensoriel de deux espaces vectoriels (ou de deux modules). J'ai cru comprendre que le produit tensoriel de deux espaces vectoriels de dimension finie permet d'obtenir des tenseurs "au sens physique", mais je n'ai pas l'expertise suffisante pour l'exprimer clairement. Surtout je n'ai pas compris le définition de la "forme du tenseur". Et je pense que c'est le cas de bcp de monde ici (de formation mathématicienne et non physicienne).

Si je comprend qu'il est question du produit tensoriel $\textbf{R}^3 \otimes \textbf{R}^3$ de $\textbf{R}^3$ par lui-même, je dirais que pour calculer $\overrightarrow{e_o} \otimes \overrightarrow{e_\theta}$, il suffit de distribuer les coefficients pour obtenir une combinaison linéaire de $\overrightarrow{e_i} \otimes \overrightarrow{e_j}$ pour $i, j = 1, 2, 3$. Mais je ne sais pas qu'elle est la forme du tenseur résultante.

Comme je ne sais pas ce qu'est un tenseur d'ordre 3, je ne peux pas t'aider plus...

E.

#5 Re : Entraide (supérieur) » Livre sur l'histoire des Mathématiques » 09-12-2024 23:34:11

Bonjour tout le monde !

Tiens c'est Weil qui a écrit les notes historiques ? Je croyais que c'était Dieudonné qui était le "scribe" de Bourbaki... hum

E.

#6 Re : Entraide (collège-lycée) » Aide Urgent S'il vous plait pour exercice sur les ensembles (Q) » 01-12-2024 17:23:02

Bonjour tout le monde,

Hum... J'utiliserais plutôt les quantités conjuguées.

E.

#7 Re : Entraide (supérieur) » La convergence simple n'est pas issue d'une norme. » 24-11-2024 15:50:54

J'image qu'il est question de fonctions définies dans un intervalle de $\mathbf{R}$.

Dans ce cas, il n'existe pas de distance, et encore moins de norme, définissant la topologie de la convergence simple. Il n'existe aucune distance $d$ telle que l'on ait $d(f, f_n) \rightarrow 0$, si et seulement si, $(f_n) \rightarrow f$ simplement.

L'existence d'une distance sur l'espace d'arrivée est requise pour parler de la convergence simple et uniforme de fonctions. C'est tout.

L'exemple donné par bridgslam fonctionne parce que l'espace de départ n'est pas dénombrable. Si l'espace est dénombrable, par exemple si c'est $\mathbf{N}$, et si $d$ est une distance sur l'espace d'arrivée, l'application
\begin{equation*}
(f, g) \mapsto \sum_{n = 0}^{+ \infty} \frac{\max(d(f(n), g(n)), 1)}{2^n}
\end{equation*}
est une distance définissant la topologie de la convergence simple.

#8 Re : Entraide (supérieur) » La convergence simple n'est pas issue d'une norme. » 24-11-2024 14:04:50

Bonjour à tous et à toutes,

La notion n'est pas du tout flou. Mais j'ai l'impression que tu confonds "convergence issue d'une norme" et "convergence issue d'une distance". Si l'on dispose d'une topologie qui est issue d'une distance, on dit que la topologie est "métrisable". Le fait de savoir sous quelle(s) hypothèse(s) une topologie est métrisable est une question qui à grandement déterminée les recherches en topologie au début du siècle dernier. Il en a résulté toute un catégorisation des espaces topologiques (espaces séparés, espaces réguliers, espaces complement réguliers, espaces normaux, espaces de Lindelöf, etc.).

La notion de norme, elle, suppose déjà que l'on parte d'un espace vectoriel. Dans ce cas, une question qu'on pourrait se poser est la suivante : si je dispose d'une topologie sur mon espace vectoriel pour laquelle les opérations usuelles (addition et multiplication par un scalaire) sont continues, découle-t-elle d'une distance, d'une norme ?

La réponse à la première question est connue. Une condition nécessaire et suffisante pour cela est que la topologie soit séparée et que le point $\{ 0 \}$ possède un système fondamental dénombrable de voisinage.

Je ne connais pas, en toute généralité, la réponse à la deuxième question. En revanche, si l'on impose à la topologie d'être localement convexe (ce qui est le plus souvent le cas), il suffit que la topologie soit métrisable et localement borné (mais la notion de parties bornées est propre aux espaces vectoriels topologiques. Il ne s'agit pas de la notion usuelle de parties bornées "pour une distance").

Edit : Lorsque l'espace de départ est dénombrable, la topologie de la convergence simple est bel est bien métrisable. Lorsque l'espace d'arrivée est un espace vectoriel normé, pour qu'elle est soit normable, il faut et il suffit que l'espace soit fini.
E.

#9 Re : Entraide (supérieur) » Théorie des groupes et classification » 12-10-2024 18:07:01

Bonjour,

C'est un exercice classique de prépa. Ton groupe possède une structure d'espace vectoriel sur $\mathbb{Z}/2\mathbb{Z}$. Comme il est fini, il est de dimension finie. Ton groupe est donc isomorphe à $(\mathbb{Z}/2\mathbb{Z})^n$, et cet entier $n$ est nécessairement $3$ ici.


E.

#10 Re : Entraide (supérieur) » Différence entre un nombre et un infinitésimal. » 11-10-2024 10:05:26

Bonjour,

Je suis curieux de voir où l'on parle d'un "infinitésimal".

Mathématiquement, le nombre dérivé de $f$ au point $x$ est la limite, si elle existe, de la fonction $h \mapsto f(x + h) - f(x) / h$ définie pour $h \neq 0$ et $|h| < r$ ($r > 0$ dépendant de la fonction $f$ : il faut que $f(x + h)$ existe, donc $h$ ne doit pas être trop loin de $0$ pour que $x + h$ ne soit pas trop loin de $x$). Ici, $h$ est donc un nombre réel, un élément de $\mathbf{R}$.

#11 Re : Entraide (collège-lycée) » Loi normale » 10-10-2024 10:07:33

Bonjour,

Si ta distribution suit une loi normale $\mathcal{N}(\mu, \sigma^2)$, alors, par les notations, son espérance est $\mu$ et son écart type est $\sigma$.

Pour le reste, je ne comprend pas l'énoncé. Le rendement de blés est donné ? ou il suit une loi normale $\mathcal{N}(85, 5)$ ?

#12 Re : Entraide (supérieur) » vecteurs et espaces vectoriels ( lecture R.O et angle ) » 09-10-2024 14:30:38

Bonjour,

Le vecteur $\bar{F}$ appartient à une droite qui rencontre l'axe $Oz$ (et aussi l'axe $Ox$ et $Oy$). Notons $B$ le point d'intersection. Tu obtient un triangle $OBA$, rectangle en $O$. L'angle recherché est l'angle $\widehat{OAB}$.


E.

#13 Re : Entraide (supérieur) » f(f(n)) = n + k, k un entier » 06-10-2024 18:48:45

Merci Roro,

Je cherchais les involutions de $\mathbf{R}$ pour obtenir des applications $f$ telles que $f^2$ est polynomiale sans que $f$ le soit. Si l'on pose $f(0) = 0$ et $f(x) = 1/x$ pour $x \neq 0$, on obtient $f \circ f = id$, qui est évidemment polynomiale, mais $f$ n'est pas polynomiale.
Donc la méthode proposée par Gap ne fonctionne pas.

#14 Re : Entraide (supérieur) » f(f(n)) = n + k, k un entier » 06-10-2024 14:39:34

Bonjour à tous et à toutes,

J'ai l'impression que le problème vient de l'assertion :

J'ai d'abord montré par contraposée que si une fonction composée avec elle-même est un polynôme de degré $p^2$ pour $p \geq 1$, alors la fonction est un polynôme de degré $p$.

Dans ta démonstration, tu utilises le fait que la fonction $f$ est déjà une fonction polynomiale. Mais là, on a que $f^2$...

E.

#15 Re : Entraide (supérieur) » Relation symetrique et transitive, mais non reflexive » 10-09-2024 19:17:07

Bonjour à tous,

Tous simplement une relation d'ordre ou de préordre.

#16 Re : Entraide (supérieur) » Question sur de la logique » 04-09-2024 21:41:39

Bonjour tout le monde !

"Il existe un $\varepsilon$ tel que ..." On sait qu'il existe un tel réel, mais on a aucune information sur celui-ci. C'est peut-être $10$, $2/10$, $\pi$, $\sqrt{2}$, ou que-sais-je... On sait seulement que l'on a $x > \varepsilon$. Ce ne peut donc pas être $x$.


E.

#17 Re : Entraide (supérieur) » Limite inférieure d'une suite » 29-08-2024 15:56:39

Bonjour,

Je pense que la question est le provient de l'absence d'image claire des différentes suites en jeu. Dans le cas contraire, la réponse serait immédiate. Que se passe-t-il pour une suite croissante ?

E.

#18 Re : Café mathématique » racines carrées de cubes » 23-08-2024 13:26:06

Encore plus simplement,

$(a^2)^3 = (a^3)^2$, donc $\sqrt{(a^2)^3} = \sqrt{(a^3)^2}= \pm a^3$.

N'étant pas "expert" en arithmétiques, je ne suis pas placé pour discuter de l'intérêt ou non de tel ou tel résultat. Mais compte tenu du caractère élémentaire de la démonstration, je ne serais pas étonné qu'il n'y ait aucun.

E.

#19 Re : Entraide (collège-lycée) » Croissance comparée en spécialité maths » 18-08-2024 23:12:22

$55$ et $25$ ne sont pas des valeurs infinies, pas plus que ne le sont le nombre d'atome de l'univers, ton âge, le mien ou $10 \uparrow \uparrow  \uparrow  10$ et, d'une manière générale, pas plus que ne l'est toute valeur finie.

L'expression $x \rightarrow + \infty$ n'a pas de sens en elle-même. Quand on la trouve dans le contexte des limites, elle n'est présente que pour signifier de quelle limite parle-t-on : s'il s'agit d'une limite en un point ou d'une limite en $+ \infty$.

On peut encore parler de limite d'une fonction en un point lorsqu'on manipule des espaces topologiques (et même des espaces filtrés par un filtre), où l'idée de point "proche d'un autre" fait encore sens. Lorsque $f$ est une fonction entre deux espaces topologiques, l'expression " $\lim_{x \to a} f(x) = b$" signifie encore que $f$ possède une limite au point $a$ et que cette limite est $b$, ou encore, pour employer le "français", que l'on peut rendre les valeurs $f(x)$ de $f$ aussi voisine qu'on veut dès lors que l'on prend $x$ suffisamment voisin de $a$.

Dans $\mathbf{R}$ (considérer comme un espace topologique), il n'y pas de différences conceptuelles entre une limite en un point et une limite en $+ \infty$ ou en $- \infty$. On peut toujours voir $+ \infty$ et $- \infty$ comme deux réels (qui ne sont plus finis). Prendre $x$ suffisamment voisin $+ \infty$ signifie alors prendre $x$ supérieure à un réel (fini) convenable (le plus souvent, il n'est nul besoin de le spécifier, son existence suffit).

Il n'y a ici, tant que l'on parle de convergence en un point (et l'on aura compris que $+ \infty$ est ici vu comme un point), aucune notion de "rapidité".

Toutefois, après avoir encore critiqué l'enseignement des mathématiques pour différentes raisons (je ne suis pas revenu dessus, mais dire que définir la fonction $\exp(x)$ comme une série entière permet de retrouver directement sa dérivée suppose que l'on puisse dériver "terme à terme" la série, et cela n'est pas vrai en général...), tu as soulevé un point, qui est exactement le propos introductif de Bourbaki (FVR, chap. V), et l'on peut difficilement faire plus clair :

Il ne suffira pas en général de savoir qu'une telle fonction tend vers une limite donnée suivant (un filtre) pour pouvoir traiter tous les problèmes de "passage à la limite suivant (le filtre) "où interviennent des expressions formées avec cette fonction.

Par exemple, lorsque la variable réelle $x$ tend vers $+ \infty$, les trois fonctions $x, x^2$ et $\sqrt{x}$ tendent toutes les trois vers $+\infty$, mais, des expressions,
$$ (x+ 1)^2 - x^2, \qquad (x + 1) - x, \qquad \sqrt{x + 1} - \sqrt{x}$$
la première tend vers $+ \infty$, la deuxième vers $1$, la troisième vers $0$.

Il importe donc de connaître, non seulement la valeur limite d'une fonction suivant (le filtre) (lorsque cette limite existe), mais encore la "manière" dont la fonction tend vers sa limite ; en d'autres termes, on est amené à opérer une classification dans l'ensemble des fonctions qui tendent vers une même limite.


Pour cela, on recourir à ce qu'on appelle des "relations de comparaisons" : fonction dominée par telle ou telle autre, fonction négligeable devant telle ou telle autre, fonction semblable à telle autre, fonction équivalente à telle autre. Dans tous ces cas, il s'agit de partir d'un certain nombre de fonctions, dont les comportement asymptotiques sont supposés connus. Par exemple, il peut s'agir des fonctions $x^n$ pour $n \geq 0$ ou même des fonctions $x^n$ pour tout entier $n$. À l'aide de ces fonctions, nous allons peut-être pouvoir traduire l'idée d'après laquelle la fonction $\exp(x)$ tend plus vite vers $+ \infty$ que chacune des fonctions $x^n$ (pour $n \geq 0$) : la fonction $\exp(x)$ est prépondérant devant toute les fonctions $x^n$, ou encore que chacune des fonctions $x^n$ est négligeable (dans le sens que l'intuition peut donner à ce mot) devant la fonction $\exp(x)$ : les fonctions $x^n$ représentent une part négligeable de la fonction $\exp(x)$. Ici, cela signifie que $\lim_{x \to \infty} x^n/\exp(x) = 0$. Les valeurs numériques permettent d'accepter ce résultat.

La notion de "comparaison" entre les fonctions est fort générale. Elle s'adapte finalement à chacune des intuitions que l'on peut avoir sur la rapidité d'une convergence.
Par exemple, on peut tout à fait décréter qu'une fonction positive (il faut mieux ici ne pas considérer les questions de signe) "tend rapidement vers $+ \infty$" (lorsque $x$ tend vers l'infini) si elle est prépondérante devant la fonction $x$. Pour tout entier $n \geq 2$, la fonction $x^n$ tend rapidement vers l'infini, mais non la fonction $\ln(x)$.
On peut dire qu'une fonction tend "infiniment rapidement" vers $+ \infty$ lorsqu'elle est prépondérante devant chacune des fonctions $x^n$. Aucune des fonctions $x^n$ ne tend donc "infiniment rapidement" vers $+ \infty$. Les fonctions $\exp(x)$ et $\exp(x) \ln(x)$ tendent "infiniment rapidement" vers $+\infty$, etc.
On peut souhaiter dire qu'une fonction (toujours positive) "tend vers l'infini avec la même célérité avec laquelle Borassus est prompt à critiquer les programmes" si elle est prépondérante devant la fonction $\exp(x)$. Par exemple, la fonction $\exp(x^2)$ "tend vers l'infini avec la même célérité avec laquelle Borassus est prompt à critiquer les programmes", mais non la fonction $\exp(\sqrt{x})$.

On peut continuer ainsi pendant plusieurs heures. Il n'y pas de définition précise de "rapidité", et encore moins de "rapidité de convergences". C'est ce qu'on a pu essayer de te faire comprendre. Cela dépend, et les mathématiques, par leur propension à la généralisation, permettent de se donner un cadre satisfaisant pour contenter son intuition, en faisant, pour cela, un pas de coté et en abordant différemment le problème : il n'y a pas de "rapidité" en soi ; on ne peut que comparer les fonctions entre elles.

#20 Re : Entraide (collège-lycée) » Croissance comparée en spécialité maths » 18-08-2024 12:23:59

Bonjour à tous,

Dans le cas d'une limite infinie, elle ne donne aucune indication sur la rapidité d'évolution, et met sur le même plan des évolutions aussi extraordinairement disparates que ...

Si seulement on avais la possibilité d'exprimer plus finement le comportement asymptotique de ces fonctions. C'est tout de même dommage que l'expression $\lim_{x \to \infty} x \exp(-x) = 0$ (et peut-être $\lim_{x \to \infty} x^n \exp(-x) = 0$) "relève d'un non-sens total". Cela aurait pu traduire l'idée intuitive que la fonction $exp(x)$ croît "plus rapidement" que chacune des fonctions $x^n$...


E.

#21 Re : Entraide (collège-lycée) » Croissance comparée en spécialité maths » 10-08-2024 14:06:23

Bonjour à tous,

Je voudrais m'insurger un peu. J'ai suivi la conversion d'un peu loin, n'ayant pas de raison d'intervenir jusqu'à là. J'étais intervenu dans une précédente conversation pour les mêmes raisons qui me pousse à intervenir ici, mais je n'avais pas eu l'occasion de les développer.

Que l'on soit mathématicien ou non, professeur de mathématique ou non, étudiant en mathématique ou non, à tout le moins concerné par les mathématiques et participant à un forum, on a quand même le devoir d'un peu de rigueur, par respect pour ceux qui vont nous lire. On peut évidemment se tromper, mais on ne peut pas se permettre d'écrire des abominations au nom d'une vérité qui nous serait à nous seulement révéler.

Écrire ceci :

[liste de limite]
devraient être purement et simplement interdites car relevant d'un non-sens total !

A la place devraient être enseignées les formulations en français — c'est utile le français en maths ! — suivantes :

est une insulte non seulement aux mathématiques, mais surtout à ce qui se démène pour les enseigner. Les mathématiques ne sont pas du "français", pas plus qu'elles sont de l'anglais, de l'allemand ou du hittite. Il s'agit d'une matière scientifique, doter de ses propres références et de son propre langage, que l'on cherche à dépouiller de toute ambiguïté afin d'éviter tous les pièges que peut tendre l'intuition. Écrire :

La fonction exponentielle de base $e$ croît infiniment rapidement quand sa variable, positive, croît.

montre que l'on ne comprend donc pas les mathématiques et ce qu'on y fait : que signifie l'expression (apparemment plus claire) "croît infiniment rapidement" ?, et c'est franchement embêtant pour un enseignant. Je pourrais même aller plus loin, et affirmer que refuser toute abstraction et tout formalisme au nom du respect d'une "intuition" revient à refuser tout raisonnement scientifique...


E.

#22 Re : Entraide (supérieur) » Ensemble quotient » 09-08-2024 11:36:15

Bonjour tout le monde,

La topologie apparait quand on considère une topologie sur l'espace quotient. La topologie considérée par Michel est la topologie dite "quotient", ie la topologie la plus fine rendant continue la surjection canonique et celle pour laquelle toute application continue et compatible avec la relation d'équivalence se factorise en une application continue définie dans l'espace quotient.

La topologie quotient sur ton espace quotient $\mathbf{R}/R$ est la topologie ayant pour seule ouvert $\{ \emptyset, \mathbf{R}/R, \{ \mathbf{R} - \{ 0 \} \}$. Le seul ouvert contenant l'ensemble $\{ 0 \}$ (vu comme un point) est $\mathbf{R}/R$.

E.

#23 Re : Entraide (supérieur) » Exercice de mesuuure » 09-08-2024 11:16:53

Bonjour à tous et à toutes,

C'est dommage de vouloir donner la solution alors que Manal ne demande que des indications.

Ceci dit, que signifie qu'une suite de fonctions est bornée presque partout ? Spontanément, je dirais que cela signifie qu'il existe un ensemble $A$ dont le complémentaire est négligeable et telle que la suite des restrictions $f_n \mid A$ est uniformément bornée. Mais cela découle nullement de l'hypothèse faite.

E.

#24 Re : Entraide (supérieur) » solde stabilisant de la dette » 31-07-2024 21:21:27

Bonjour,

J'ai effectivement cherché à comprendre, et la valeur de l'article me parait être extrêmement douteuse. Par exemple,

D étant la dette fin N-1, S le solde en N (- S le déficit), Y le PIB en N et d désignant une variation de N-1 à N soit de la dette (dD/D) soit du PIB (dY/Y)

Pourquoi la dette est exprimée à l'année $n - 1$ et le PIB à l'année $n$ ? Qu'est-ce que c'est que cette façon de noter une variation ? Pourquoi la variation est exprimée à l'année de l'année $n$ pour la PIB et à l'aide de l'année $n - 1$ pour la dette ? Le commentaire

Soit encore :

                                     - S/Y = dY/Y x D/Y

Le rapport de la dette au PIB est donc stable en N si le déficit rapporté au PIB (- S/Y) est égal au produit des deux termes suivants : le taux de croissance du PIB en valeur (dY/Y) et le rapport entre la dette en N-1 et le PIB (D/Y). Autrement dit, le déficit stabilisant la dette à ce niveau d’endettement est le produit de ces deux termes[2].

répète trois fois la même chose, et la phrase

Autrement dit, le déficit stabilisant la dette à ce niveau d’endettement est le produit de ces deux termes[2].

n'apporte sérieusement rien. Il y a plusieurs coquilles ailleurs dans le site. Encore :

Si le déficit public, rapporté au PIB, est supérieur (inférieur) au déficit stabilisant, la dette augmente (diminue).

C'est tout simplement faux, si on ne précise pas "la dette rapportée au PIB".

D'après les informations donnés par le site, celui qui a écrit ça est "François ECALLE", un spécialiste des finances publiques (d'ailleurs également un lobbyiste prônant des politiques libérales), non un économiste et encore moins un mathématicien, donc. Une rapide recherche sur internet donne, d'après le site du gouvernement (donc un site un peu plus sérieux) :

Le solde stabilisant le ratio d'endettement est le solde public pour lequel la dette et le PIB progressent au même rythme et le ratio dette / PIB est constant.

Il n'y pas lieu à davantage de commentaires. C'est bien ta première écriture, et la première formule. Le reste m'apparait être du remplissage.

E.

Edite : en me baladant sur le site, on trouve tout autant de commentaires douteux, et de "lieux communs". La phrase

Les Français se plaignent souvent de la qualité des services publics mais la plupart d’entre eux ne veulent pas payer plus d’impôts

est scientifiquement discutable ("la plupart" ?) L'article de C. Chavagneux : https://www.alternatives-economiques.fr … s/00109593 est un peu plus nuancé).

#25 Re : Entraide (supérieur) » Boule unité d'un espace vectoriel. » 30-07-2024 09:58:53

Bonjour à tous,

Il n'y en a pas.

Le fait de savoir si une application entre deux espaces localement convexes (ou deux espaces vectoriels topologiques) est continue dès qu'elle est bornée suppose déjà d'avoir une notion de "parties bornées" : https://fr.wikipedia.org/wiki/Partie_bo … opologique, à partir de laquelle on définit la notion de fonctions bornée.

Pour les espaces localement convexes, on peut démontrer que les espaces satisfaisant la propriété suivante "toute application bornée est continue" sont les espaces qui sont limites inductives d'espaces localement convexes normés. En dehors des espaces localement convexes, c'est encore moins simples. On doit parler d'espaces vectoriels "bornologiques", puis de "topologiques bornologiques". Le chap. 1 de "Théorie des bornologiques et applications" de Hogbe-Nlend traite rapidement de la question.

E.

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