$$\newcommand{\mtn}{\mathbb{N}}\newcommand{\mtns}{\mathbb{N}^*}\newcommand{\mtz}{\mathbb{Z}}\newcommand{\mtr}{\mathbb{R}}\newcommand{\mtk}{\mathbb{K}}\newcommand{\mtq}{\mathbb{Q}}\newcommand{\mtc}{\mathbb{C}}\newcommand{\mch}{\mathcal{H}}\newcommand{\mcp}{\mathcal{P}}\newcommand{\mcb}{\mathcal{B}}\newcommand{\mcl}{\mathcal{L}} \newcommand{\mcm}{\mathcal{M}}\newcommand{\mcc}{\mathcal{C}} \newcommand{\mcmn}{\mathcal{M}}\newcommand{\mcmnr}{\mathcal{M}_n(\mtr)} \newcommand{\mcmnk}{\mathcal{M}_n(\mtk)}\newcommand{\mcsn}{\mathcal{S}_n} \newcommand{\mcs}{\mathcal{S}}\newcommand{\mcd}{\mathcal{D}} \newcommand{\mcsns}{\mathcal{S}_n^{++}}\newcommand{\glnk}{GL_n(\mtk)} \newcommand{\mnr}{\mathcal{M}_n(\mtr)}\DeclareMathOperator{\ch}{ch} \DeclareMathOperator{\sh}{sh}\DeclareMathOperator{\th}{th} \DeclareMathOperator{\vect}{vect}\DeclareMathOperator{\card}{card} \DeclareMathOperator{\comat}{comat}\DeclareMathOperator{\imv}{Im} \DeclareMathOperator{\rang}{rg}\DeclareMathOperator{\Fr}{Fr} \DeclareMathOperator{\diam}{diam}\DeclareMathOperator{\supp}{supp} \newcommand{\veps}{\varepsilon}\newcommand{\mcu}{\mathcal{U}} \newcommand{\mcun}{\mcu_n}\newcommand{\dis}{\displaystyle} \newcommand{\croouv}{[\![}\newcommand{\crofer}{]\!]} \newcommand{\rab}{\mathcal{R}(a,b)}\newcommand{\pss}[2]{\langle #1,#2\rangle} $$
Bibm@th

Méthodes : Calcul différentiel

Démontrer qu'une fonction de plusieurs variables admet ou n'admet pas de limites en un point

Pour démontrer qu'une fonction $f:\mathbb R^2\backslash\{(0,0)\}\to\mathbb R$ n'admet pas de limite en $(0,0)$, on peut utiliser une des conditions nécessaires suivantes : si $f$ admet pour limite $\ell$ en $(0,0)$, alors

  • $f(t,0)$ tend vers $\ell$ lorsque $t$ tend vers $0$ ;
  • $f(0,t)$ tend vers $\ell$ lorsque $t$ tend vers $0$ ;
  • pour tout $\lambda\in\mathbb R,$ $f(t,\lambda t)$ tend vers $\ell$ lorsque $t$ tend vers $0$ ;
  • si $u:]0,+\infty[\to \mathbb R^2\backslash\{(0,0)\}$ est telle que $u(t)\to (0,0)$ lorsque $t$ tend vers $0,$ alors $f(u(t))$ tend vers $\ell.$

Il suffit donc qu'une des limites précédentes n'existe pas ou que deux des limites précédentes sont différentes pour prouver que $f$ n'admet pas de limite en $(0,0)$.

Pour démontrer que $f$ admet une limite en $(0,0)$, on commence par deviner la limite $\ell$, par exemple en étudiant les limites de $f(t,0)$ ou de $f(0,t)$. On majore ensuite $|f(x,y)-\ell|$ par une quantité $\veps(x,y)$ qui tend vers $0$ lorsque $(x,y)$ tend vers $(0,0)$. Pour cela on utilise :

  • toutes les techniques classiques de majoration ;
  • les inégalités classiques sur les fonctions d'une variable réelle : $$|\sin(x)|\leq 1\textrm{ ou }|\sin(x)|\leq |x|,\ \ln(1+x)\leq x\textrm{ pour }x>-1,\dots$$
  • certaines techniques spécifiques aux fonctions de deux variables : par exemple, $\displaystyle |x|\leq \sqrt{x^2+y^2}$ ou plus généralement $$|x|\leq (x^p+y^q)^{1/p}\textrm{ pour }x,y>0.$$

(Voir cet exercice ou cet exercice).

Démontrer qu'une fonction est différentiable

Pour démontrer qu'une fonction est différentiable en $a$, on peut

  • utiliser le fait que la somme, le produit ou la composée d'applications différentiables est différentiable.
  • démontrer que $f$ est de classe $C^1$ (voir cet exercice).
  • obtenir explicitement un développement limité à l'ordre $1$ (voir cet exercice)
  • deviner la forme de la différentielle en utilisant les dérivées partielles, puis revenir à la définition (voir cet exercice).
Démontrer qu'une fonction n'est pas différentiable
  Pour démontrer qu'une fonction n'est pas différentiable en $a$, on peut
  • démontrer que $f$ n'est pas continue en $a$ (voir cet exercice) ou que $f$ n'admet pas certaines dérivées partielles en $a$ ;
  • si $f$ est continue en $a$ et si toutes les dérivées partielles de $f$ existent en $a,$ alors on peut procéder par l'absurde : supposer que $f$ est différentiable en $a$. On peut alors calculer la différentielle $\ell$ de $f$ en $a$ à l'aide des dérivées partielles. On essaie alors de prouver que $$\frac{f(a+h)-f(a)-\ell(h)}{\|h\|}$$ ne tend pas vers $0$ lorsque $h$ tend vers $0$ (voir cet exercice).
Résoudre une équation aux dérivées partielles

Pour résoudre une équation aux dérivées partielles linéaires (c'est-à-dire une équation faisant intervenir les dérivées partielles $\frac{\partial f}{\partial x}$ et $\frac{\partial f}{\partial y}$ d'une fonction $f$ de classe $C^1$), on se ramène par un changement de variables à une équation du du type $$\frac{\partial f}{\partial x}=h,$$ où $h$ est une fonction continue. Les solutions de cette équations sont les fonctions du type $$f(x,y)=H(x,y)+C(y)$$ où, pour tout $y,$ $x\mapsto H(x,y)$ est une primitive de $x\mapsto h(x,y)$ et $C$ est une fonction (d'une seule variable). Suivant la primitive choisie, il faudra bien prendre garde à ce que l'on obtienne bien une fonction de classe $C^1$.

Par exemple, pour une équation aux dérivées partielles linéaires du type $$a\frac{\partial f}{\partial x}+b\frac{\partial f}{\partial y}=0,$$ on peut

  • effectuer un changement de variables linéaires $u=\alpha x+\beta y$, $v=\alpha' x+\beta' y$, de sorte de se ramener, en posant $F(u,v)=f(x,y)$, à une équation du type $$\frac{\partial F}{\partial u}=0.$$
  • résoudre cette équation : ces solutions s'écrivent $F(u,v)=H(v)$ pour une fonction $H$ de classe $C^1$.
  • revenir à la fonction de départ.

(voir cet exercice).

La plupart du temps, l'énoncé donnera le changement de variables à utiliser.

Déterminer les extrema locaux d'une fonction

Pour déterminer les extrema locaux d'une fonction $f:\mathcal U\to \mathbb R$ qui est de classe $\mathcal C^2$ sur l'ouvert $\mathcal U\subset\mathbb R^n,$ on

  • commence par rechercher les points critiques en résolvant le système $$\left\{ \begin{array}{rcl} \frac{\partial f}{\partial x_1}(x)&=&0\\ \frac{\partial f}{\partial x_2}(x)&=&0\\ \vdots&\vdots&\vdots\\ \frac{\partial f}{\partial x_n}(x)&=&0. \end{array} \right. $$ Rappelons qu'un extremum local d'une fonction de classe $\mathcal C^1$ sur un ouvert $\mathcal U$ est nécessairement atteint en un point critique.
  • on étudie la nature de ces points critiques. Soit $a$ un point critique. On calcule la matrice hessienne $H_f(a)$ de $f$ en $a.$ Si elle est définie positive (ou encore si toutes les valeurs propres de $H_f(a)$ sont strictement positives), alors $f$ admet un minimum local en $a,$ et si elle est définie négative (ou encore si toutes les valeurs propres de $a$ sont strictement négatives), alors $f$ admet un maximum local en $a.$ Lorsque $n=2,$ ceci peut encore se déterminer à l'aide du déterminant et de la trace de $H_f(a)$ :
    • si $\det(H_f(a))>0$ et $\textrm{Tr}(H_f(a))> 0,$ alors $f$ admet un minimum local en $a.$
    • si $\det(H_f(a))>0$ et $\textrm{Tr}(H_f(a))<0,$ alors $f$ admet un maximum local en $a.$
    • si $\det(H_f(a))<0,$ alors $f$ n'admet ni maximum local, ni minimum local en $a$ (on dit que $a$ est un point selle).
    • si $\det(H_f(a))=0,$ on ne peut pas conclure

(voir cet exercice en dimension $2$ ou cet exercice en dimension $3$).

Lorsque $H_f(a)$ est définie positive, c'est bien un minimum local en $a,$ attention à la confusion :

Déterminer le minimum ou le maximum d'une fonction sur un compact

Pour déterminer le minimum ou le maximum d'une fonction sur un compact $K$,

  • on commence par dire qu'une fonction continue sur un compact admet un minimum et un maximum, pour en justifier l'existence ;
  • le minimum est atteint ou bien sur la frontière du compact, ou bien en un point intérieur ;
  • s'il est atteint en un point intérieur, alors ce point est un point critique. On cherche donc les points critiques à l'intérieur du compact, et on cherche la valeur de la fonction en ces points ;
  • on étudie la fonction sur le bord du compact, souvent en le découpant en morceaux et en le paramétrant ;
  • on compare les minima trouvés à chacune des étapes précédentes

(voir cet exercice ou cet exercice).