$$\newcommand{\mtn}{\mathbb{N}}\newcommand{\mtns}{\mathbb{N}^*}\newcommand{\mtz}{\mathbb{Z}}\newcommand{\mtr}{\mathbb{R}}\newcommand{\mtk}{\mathbb{K}}\newcommand{\mtq}{\mathbb{Q}}\newcommand{\mtc}{\mathbb{C}}\newcommand{\mch}{\mathcal{H}}\newcommand{\mcp}{\mathcal{P}}\newcommand{\mcb}{\mathcal{B}}\newcommand{\mcl}{\mathcal{L}} \newcommand{\mcm}{\mathcal{M}}\newcommand{\mcc}{\mathcal{C}} \newcommand{\mcmn}{\mathcal{M}}\newcommand{\mcmnr}{\mathcal{M}_n(\mtr)} \newcommand{\mcmnk}{\mathcal{M}_n(\mtk)}\newcommand{\mcsn}{\mathcal{S}_n} \newcommand{\mcs}{\mathcal{S}}\newcommand{\mcd}{\mathcal{D}} \newcommand{\mcsns}{\mathcal{S}_n^{++}}\newcommand{\glnk}{GL_n(\mtk)} \newcommand{\mnr}{\mathcal{M}_n(\mtr)}\DeclareMathOperator{\ch}{ch} \DeclareMathOperator{\sh}{sh}\DeclareMathOperator{\th}{th} \DeclareMathOperator{\vect}{vect}\DeclareMathOperator{\card}{card} \DeclareMathOperator{\comat}{comat}\DeclareMathOperator{\imv}{Im} \DeclareMathOperator{\rang}{rg}\DeclareMathOperator{\Fr}{Fr} \DeclareMathOperator{\diam}{diam}\DeclareMathOperator{\supp}{supp} \newcommand{\veps}{\varepsilon}\newcommand{\mcu}{\mathcal{U}} \newcommand{\mcun}{\mcu_n}\newcommand{\dis}{\displaystyle} \newcommand{\croouv}{[\![}\newcommand{\crofer}{]\!]} \newcommand{\rab}{\mathcal{R}(a,b)}\newcommand{\pss}[2]{\langle #1,#2\rangle} $$
Bibm@th

Résumé de cours : espaces métriques, espaces vectoriels normés

Distances - espaces métriques

$E$ désigne un ensemble.

On appelle distance sur $E$ toute application $d:E\times E\to\mathbb R_+$ vérifiant les propriétés suivantes :

  1. $\forall (x,y)\in E^2$, $d(x,y)=0\iff x=y$.
  2. $\forall (x,y)\in E^2$, $d(x,y)=d(y,x)$.
  3. $\forall (x,y,z)\in E^3$, $d(x,z)\leq d(x,y)+d(y,z)$.

$(E,d)$ s'appelle alors un espace métrique.

Si $(E,d)$ est un espace métrique, on appelle

  • boule ouverte de centre $a\in E$ et de rayon $r\geq 0$ l'ensemble $$B(a,r)=\{x\in E;\ d(x,a)< r\}.$$
  • boule fermée de centre $a\in E$ et de rayon $r\geq 0$ l'ensemble $$\bar B(a,r)=\{x\in E;\ d(x,a)\leq r\}.$$
  • sphère de centre $a\in E$ et de rayon $r\geq 0$ l'ensemble $$S(a,r)=\{x\in E;\ d(x,a)=r\}.$$

Une partie $A\subset (E,d)$ est dite bornée s'il existe $x\in E$ et $M>0$ tels que $A\subset B(x,M)$.

Si $(E_1,d_1)$ et $(E_2,d_2)$ sont deux espaces métriques, on définit une distance $d$ sur $E_1\times E_2$ par la formule $$d\big((x_1,y_1),(x_2,y_2)\big)=d_1(x_1,x_2)+d_2(y_1,y_2).$$ L'espace métrique $(E_1\times E_2,d)$ s'appelle espace produit de $(E_1,d_1)$ et $(E_2,d_2)$.

Si $A\subset (E,d)$ et $x\in E$, on appelle distance de $x$ à $A$, et on note $d(x,A)$, le réel $$d(x,A)=\inf\{d(x,a);\ a\in A\}.$$

Si $A\subset (E,d)$ est une partie bornée, on appelle diamètre de $A$ le réel $$\textrm{diam}(A)=\sup\{d(a,b);\ a,b\in A\}.$$

Suites dans les espaces métriques

$(E,d)$ désigne un espace métrique.

Une suite $(u_n)$ de $(E,d)$ est dite convergente vers $\ell\in E$ si $$\forall \veps>0,\ \exists N\in \mathbb N,\ \forall n\geq N,\ d(u_n,\ell)\leq\veps.$$ Une suite qui n'est convergente vers aucun $\ell\in E$ est dite divergente.

Théorème : Si $(u_n)$ est une suite convergente vers $\ell$ et vers $\ell'$, alors $\ell=\ell'$. On appelle cet élément de $E$ la limite de la suite $(u_n)$.

Soit $(u_n)$ une suite de $E$ et soit $\phi:\mathbb N\to\mathbb N$ strictement croissante. La suite $(u_{\phi(n)})$ s'appelle suite extraite de $(u_n)$.

Proposition : Soit $(u_n)$ une suite de $E$.
  • toute suite extraite d'une suite extraite de $(u_n)$ est une suite extraite de $(u_n)$.
  • si $(u_n)$ converge vers $\ell$, toute suite extraite de $(u_n)$ converge vers $\ell$.
  • si $(u_n)$ admet une suite extraite $(u_{\phi(n)})$ qui converge vers $\ell_1$ et une suite extraite $(u_{\psi(n)})$ qui converge vers $\ell_2$ avec $\ell_1\neq \ell_2$, alors $(u_n)$ est divergente.
  • si $(u_{2n})$ et $(u_{2n+1})$ convergent vers le même $\ell\in E$, alors $(u_n)$ converge vers $\ell$.

On dit que $\ell$ est une valeur d'adhérence de la suite $(u_n)$ s'il existe une suite extraite de $(u_n)$ qui converge vers $\ell$.

Proposition : Soit $(E_1,d_1)$ et $(E_2,d_2)$ deux espaces métriques, et $(E,d)$ l'espace métrique produit. Soit $(w_n)=(u_n,v_n)$ une suite de $E$. Alors $(w_n)$ converge vers $\ell=(\ell_1,\ell_2)$ dans $(E,d)$ si et seulement si $(u_n)$ converge vers $\ell_1$ dans $(E_1,d_1)$ et $(v_n)$ converge vers $\ell_2$ dans $(E_2,d_2)$.
Ouverts, fermés, parties denses

$(E,d)$ désigne un espace métrique.

Soit $x$ un point de $E$ et $V$ une partie de $E$. On dit que $V$ est un voisinage de $x$ s'il existe $r>0$ tel que $B(x,r)\subset V$.

On dit qu'une partie $U$ de $E$ est un ouvert si elle est voisinage de tous ses points. Autrement dit, $U$ est ouvert lorsque, pour tout $x\in U$, il existe $r>0$ tel que $B(x,r)\subset U$.

Exemples : Toute boule ouverte de $E$ est un ouvert de $E$. Les intervalles de $\mathbb R$ qui sont des parties ouvertes sont les intervalles ouverts, c'est-à-dire ceux de la forme $]a,b[$ avec $-\infty\leq a\leq b\leq+\infty.$

Proposition :
  • $E$ et $\varnothing$ sont des ouverts.
  • une réunion quelconque d'ouverts est un ouvert.
  • une intersection finie d'ouverts est un ouvert.

L'intersection d'un nombre infini d'ouverts n'est pas forcément un ouvert. Par exemple, $$\bigcap_{n>0}\left]\frac{-1}n,\frac 1n\right[=\{0\}.$$

On dit qu'une partie $F$ de $E$ est un fermé de $E$ si son complémentaire est un ouvert de $E.$

Exemples : Toute boule fermée de $E$ est un fermé de $E$. Toute sphère de $E$ est un fermé de $E.$ Toute partie finie de $E$ est fermée. Les intervalles de $\mathbb R$ qui sont des parties fermées sont les intervalles fermés, c'est-à-dire ceux de la forme $[a,b]$, avec $a\leq b,$ $[a,+\infty[$ et $]-\infty,a].$

Proposition :
  • $E$ et $\varnothing$ sont des fermés.
  • une réunion finie de fermés est un fermé.
  • une intersection quelconque de fermés est un fermé.

La réunion d'un nombre infini de fermés n'est pas forcément un fermé. Par exemple, $$\bigcup_{n>0}\left[\frac{1}n,1\right]=]0,1].$$

Théorème : Soit $E_1$ et $E_2$ deux espaces métriques et $E=E_1\times E_2$ que l'on munit d'une distance produit.
  • Si $U_1$ est un ouvert de $E_1$ et $U_2$ est un ouvert de $E_2,$ alors $U_1\times U_2$ est un ouvert de $E.$
  • Si $F_1$ est un fermée de $E_1$ et $F_2$ est un fermé de $E_2,$ alors $F_1\times F_2$ est un fermé de $E.$

Un ouvert de $E_1\times E_2$ n'est pas forcément le produit cartésien d'un ouvert de $E_1$ et d'un ouvert de $E_2$. Par exemple, $\{(x,y)\in\mathbb R^2:\ x^2+y^2\leq 1\}$ est un ouvert de $(\mathbb R^2,\|\cdot\|_\infty)$ qui ne s'écrit pas $U_1\times U_2$, avec $U_1,U_2$ des ouverts de $\mathbb R.$

Soit $A$ une partie de $E$. On dit que $x\in E$ est un point intérieur de $A$ s'il existe $r>0$ tel que $B(x,r)\subset A$. On appelle intérieur de $A$ et on note $\mathring A$ l'ensemble des points intérieurs de $A$. L'ensemble $\mathring A$ est un ouvert : c'est le plus grand ouvert contenu dans $A$.

Soit $A$ une partie de $E$. On dit que $x\in E$ un un point adhérent à $A$ si, pour tout $r>0$, on a $B(x,r)\cap A\neq\varnothing$. On appelle adhérence de $A$ et on note $\bar A$ l'ensemble des points adhérents à $A$. L'ensemble $\bar A$ est un fermé : c'est le plus petit fermé contenant $A$.

On appelle également frontière de $A$, et on note $\textrm{Fr}(A)$, l'ensemble $\bar A\backslash \mathring A$. Un élément $x\in E$ appartient donc à la frontière de $A$ si et seulement si, pour tout $r>0,$ la boule $B(x,r)$ rencontre $A$ et son complémentaire $E\backslash A.$

Exemples :

  • l'adhérence de la boule ouverte $B(a,r)$ est la boule fermée $\bar B(a,r).$
  • l'intérieure de la boule fermée $\bar B(a,r)$ est la boule ouverte $B(a,r).$
  • la frontière de la boule ouverte $B(a,r)$ est la sphère $S(a,r).$
Théorème (caractérisation séquentielle) : Soit $A$ une partie de $E$ et $x\in E$.
  • $x\in\bar A$ si et seulement s'il existe une suite $(u_n)$ d'éléments de $A$ qui converge vers $x$.
  • $A$ est fermé si et seulement si, pour toute suite $(u_n)$ d'éléments de $A$ qui converge vers $\ell\in E$, alors $\ell\in A$.

Une partie $A$ de $E$ est dense dans $E$ si son adhérence est égale à $E$. Autrement dit, $A$ est dense dans $E$ si et seulement tout $x\in E$ est limite d'une suite $(x_n)$ d'éléments de $A$.

Exemples :

  • $\mathbb Q$ est dense dans $\mathbb R.$
  • Pour tout $n\geq 1,$ $GL_n(\mathbb R)$ est dense dans $(\mathcal M_n(\mathbb R),\|\cdot\|_\infty)$.

Soit $A$ une partie de $E$. On appelle ouvert relatif de A l'intersection d'un ouvert de $E$ avec $A$. De même, on appelle fermé relatif de A l'intersection d'un fermé de $E$ avec $A$. Un fermé relatif de $A$ est aussi le complémentaire dans $A$ d'un ouvert relatif de $A$.

Proposition : Soit $A$ une partie de $E$ et $F$ une partie de $A$. Alors $F$ est un fermé relatif de $A$ si, pour toute suite $(x_n)$ d'éléments de $F$ qui converge vers un élément $\ell$ de $A$, alors $\ell\in F$.
Limites et continuité

$(E,d)$ et $(F,d)$ sont deux espaces métriques, $f:E\to F$ est une fonction.

Soit $a\in E$. On dit que $f$ admet une limite en $a$ s'il existe $\ell\in F$ tel que $$\forall \veps>0, \exists \delta>0, \forall x\in E,\ d(x,a)<\delta\implies d(f(x),\ell)<\veps.$$ Si $f$ admet une limite en $a$, cette limite est nécessairement unique.

Proposition : $f$ admet pour limite $\ell$ en $a$ si et seulement si pour toute suite $(x_n)$ de $E$ qui converge vers $a$, alors $\big(f(x_n)\big)$ converge vers $\ell$.

On dit que $f$ est continue en $a\in E$ si $f$ admet une limite en $a$ (nécessairement égale à $f(a)$). On dit que $f$ est continue sur $E$ si elle est continue en chaque point de $E$.

Théorème : $f:E\to F$ est continue en $a\in E$ si et seulement si, pour toute suite $(x_n)$ de $E$ qui tend vers $a$, alors $\big(f(x_n)\big)$ tend vers $f(a)$.
Corollaire : Deux applications continues $f,g:E\to F$ qui coïncident sur une partie dense de $E$ sont égales.
Théorème : Soit $f:E\to F$. Les assertions suivantes sont équivalentes :
  • $f$ est continue
  • L'image réciproque d'un ouvert de $F$ par $f$ est un ouvert de $E$
  • L'image réciproque d'un fermé de $F$ par $f$ est un fermé de $E$.

On dit que $f$ est uniformément continue sur $E$ si, pour tout $\veps>0$, il existe $\delta>0$ tel que $$\forall x,y\in A,\ d(x,y)<\delta\implies d(f(x),f(y))<\veps.$$

On dit que $f$ est lipschitzienne de rapport $k\in\mathbb R$ si $$\forall x,y\in E,\ d(f(x),f(y))\leq k d(x,y).$$ On dit encore que $f$ est $k$-lipschitzienne.

Toute application lipschitzienne est uniformément continue. Toute application uniformément continue est continue. Les réciproques sont fausses.

Proposition : Soit $A$ une partie de $E$. Alors l'application distance à $A$, $x\mapsto d(x,A)$, est $1-$lipschitzienne. En particulier, elle est uniformément continue.
Normes

$E$ désigne un espace vectoriel sur le corps $\mathbb K=\mathbb R$ ou $\mathbb C$.

Une application $\|\cdot\|:E\to\mathbb R_+$ est appelée une norme si elle vérifie les trois propriétés suivantes :

  1. Pour tout $x\in E$, $\|x\|=0\iff x=0$.
  2. Pour tout $x\in E$ et tout $\lambda\in\mathbb K$, $\|\lambda x\|=|\lambda|\|x\|$ (homogénéité).
  3. Pour tous $x,y\in E$, $\|x+y\|\leq \|x\|+\|y\|$ (inégalité triangulaire).

On dit alors que $(E,\|\cdot\|)$ est un espace vectoriel normé.

Si $(E,\|\cdot\|)$ est un espace vectoriel normé, l'application $d:E\times E\to\mathbb R_+$ définie par $d(x,y)=\|x-y\|$ est appelée distance associée à la norme $\|\cdot\|$ sur $E$. Elle vérifie les axiomes d'une distance. Les propriétés topologiques de l'espace vectoriel norme $(E,\|\cdot\|)$ seront relatives à cette distance. On peut toutes les exprimer en termes de la norme.

Exemples de normes

Sur un espace préhilbertien : Soit $E$ un $\mathbb R$-espace vectoriel. On appelle produit scalaire sur $E$ toute application $\langle \cdot,\cdot\rangle:E\times E\to \mathbb R$ vérifiant les propriétés suivantes :

  • elle est bilinéaire : pour tous $x,y,z\in E$ et tout $\lambda\in\mathbb R$, on a $$\langle x+\lambda y,z\rangle=\langle x,z\rangle+\lambda \langle y,z\rangle$$ $$\langle x,\lambda y+z\rangle=\lambda \langle x,y\rangle+\langle x,z\rangle.$$
  • elle est symétrique : pour tous $x,y\in E$, on a $\langle x,y\rangle=\langle y,x\rangle$.
  • elle est définie positive : pour tout $x\in E$, on a $\langle x,x\rangle\geq 0$ et de plus $\langle x,x\rangle=0$ si et seulement si $x=0$.

Si $\langle \cdot,\cdot\rangle$ est un produit scalaire sur $E$, alors l'application $\|\cdot\|$ définie sur $E$ par $$\|x\|=\sqrt{\langle x,x\rangle}$$ est une norme sur $E$, appelée norme associée au produit scalaire $\langle \cdot,\cdot\rangle$.

Sur $\mathbb K^n$ : Définissons pour $x=(x_1,\dots,x_n)$, \begin{eqnarray*} \|x\|_1&=&|x_1|+\dots+|x_n|\\ \|x\|_2&=&\sqrt{|x_1|^2+\dots+|x_n|^2}\\ \|x\|_\infty&=&\max(|x_1|,\dots,|x_n|). \end{eqnarray*} Alors $\|\cdot\|_1$, $\|\cdot\|_2$, et $\|\cdot\|_\infty$ sont trois normes sur $\mathbb K^n$.

Sur l'espace des fonctions bornées à valeurs dans $\mathbb K$ : Soit $X$ un ensemble et $E$ l'ensemble des fonctions bornées de $X$ dans $\mathbb K$. Pour $f\in E$, on pose $$\|f\|_\infty=\sup_{x\in X}|f(x)|.$$ Alors $\|\cdot\|_\infty$ est une norme sur $E$.

Sur l'espace des fonctions continues à valeurs dans $\mathbb K$ : Soit $I=[a,b]$ un segment et $E=\mathcal C(I,\mathbb K)$. Pour $f\in E$, on pose \begin{eqnarray*} \|f\|_1&=&\int_a^b |f(t)|dt\\ \|f\|_2&=&\left(\int_a^b |f(t)|^2dt\right)^{1/2}. \end{eqnarray*} Alors $\|\cdot\|_1$ et $\|\cdot\|_2$ sont deux normes sur $\mathbb E$.

Normes équivalentes

Deux normes $N_1$ et $N_2$ sur $E$ sont appelées normes équivalentes s'il existe deux constantes $a,b>0$ telles que, pour tout $x\in E$, $$aN_1(x)\leq N_2(x)\leq b N_1(x).$$

Théorème : Si $N_1$ et $N_2$ sont deux normes équivalentes sur $E$, une suite est convergente (resp. bornée) dans $(E,N_1)$ si et seulement si elle est convergente (resp. bornée) dans $(E,N_2)$.
Applications linéaires continues
Théorème : Soient $(E,\|\cdot\|_E)$, $(F,\|\cdot\|_F)$ deux espaces vectoriels normés, et soit $u\in\mathcal L(E,F)$ une application linéaire. Alors $u$ est continue si et seulement s'il existe $C>0$ tel que, pour tout $x\in E$, $$\|u(x)\|_F\leq C\|x\|_E.$$

On note $\mathcal L_c(E,F)$ l'ensemble des applications linéaires continues de $E$ dans $F$.

Si $u:(E,\|\cdot\|_E)\to (F,\|\cdot\|_F)$ est une application linéaire continue, on appelle norme de $u$ et on note $\|u\|_{\textrm{op}}$ le réel \begin{eqnarray*} \|u\|_{\textrm{op}}&=&\sup\{\|u(x)\|_F:\ \|x\|_E\leq 1\}\\ &=&\sup\left\{\frac{\|u(x)\|_F}{\|x\|_E}:\ x\neq 0\right\}. \end{eqnarray*}

Théorème : L'application $\|\cdot\|_{\textrm{op}}$ est une norme sur $\mathcal L_c(E,F)$. On l'appelle norme subordonnée aux normes $\|\cdot\|_E$ et $\|\cdot\|_F.$
Proposition : Soit $u\in\mathcal L_c(E,F)$ et $v\in\mathcal L_c(F,G)$. Alors $$\|v\circ u\|_{\textrm{op}}\leq \|v\|_{\textrm{op}}\cdot \|u\|_{\textrm{op}}.$$

De la même façon, on peut caractériser la continuité des applications multilinéaires. Par exemple pour les applications bilinéaires, on a le résultat suivant :

Théorème : Soient $(E,\|\cdot\|_E)$, $(F,\|\cdot\|_F)$ et $(G,\|\cdot\|_G)$ trois espaces vectoriels normés, et soit $B:E\times F\to G$ bilinéaire. Alors $B$ est continue si et seulement s'il existe $C>0$ tel que, pour tout $(x,y)\in E\times F,$ $$\|B(x,y)\|_G\leq C\|x\|_E\|y\|_F.$$