L'identité de Bachet-Bézout est un résultat d'arithmétique qui dit que le pgcd
de deux entiers $a$ et $b$ peut s'exprimer sous la forme $au+bv$ avec $u$ et $v$ des entiers.
Théorème (identité de Bachet-Bézout) :
Soit $a$ et $b$ deux entiers relatifs, et $d$ leur pgcd. Il existe deux entiers relatifs $u$ et $v$ tels que $au+bv=d.$
Le théorème de Bézout donne une réciproque à cette propriété lorsque $d=1$, c'est-à-dire que
les entiers sont premiers entre eux.
Théorème de Bézout :
Deux entiers relatifs $a$ et $b$ sont premiers entre eux si, et seulement si, il existe des entiers relatifs $u$ et $v$ tels que $au+bv=1$.
Les entiers $u$ et $v$ ne sont pas uniques. Si $(u_0,v_0)$ est un couple de solutions, l'ensemble des solutions est donné
par les couples $(u_0+kb,v_0-ka)$ où $k$ parcourt $\mathbb Z$.
La recherche d'une solution particulière peut être très importante, par exemple pour résoudre une équation de congruence
ou chercher l'inverse d'un élément dans $\mathbb Z/n\mathbb Z$.
L'algorithme d'Euclide étendu en fournit un moyen très efficace.
Pour les polynômes
Le théorème précédent n'est pas spécifique aux entiers. Il peut être appliqué avec des polynômes :
Théorème : Soit $A$ et $B$ deux polynômes de $\mathbb K[X]$. Alors $A$ et $B$ sont premiers entre eux si et seulement s'il exite deux polynômes
$U$ et $V$ tels que $AU+BV=1.$
Plus généralement, l'identité de Bézout caractérise deux éléments premiers entre eux dans un anneau principal.
Un anneau vérifiant la propriété du théorème est appelé anneau de Bézout.
Les théorèmes précédents sont parfois simplement appelés "théorème de Bézout".
Pourtant, sa version concernant les entiers naturels apparait pour la première fois en 1612 dans les commentaires
de la traduction latine de l'Arithmétique de Diophante,
rédigée par Bachet (cette même édition en marge duquel Fermat formula son célèbre théorème).
Etienne Bézout s'est lui intéressé en 1764 à la résolution de systèmes d'équations polynômiales.
Il introduit une technique d'abaissement de degré qui, en remontant les calculs, revient
à déterminer les polynômes $U$ et $V$ de l'identité de Bézout polynomiale.
Il n'a cependant jamais formellement énoncé ce théorème. C'est Nicolas Bourbaki
qui en 1952 attribue le nom de Bézout à ce résultat, dans le cadre des anneaux principaux.
Source : Biographie des grands théorèmes, par X. Hauchecorne, aux éditions Ellipses.