$$\newcommand{\mtn}{\mathbb{N}}\newcommand{\mtns}{\mathbb{N}^*}\newcommand{\mtz}{\mathbb{Z}}\newcommand{\mtr}{\mathbb{R}}\newcommand{\mtk}{\mathbb{K}}\newcommand{\mtq}{\mathbb{Q}}\newcommand{\mtc}{\mathbb{C}}\newcommand{\mch}{\mathcal{H}}\newcommand{\mcp}{\mathcal{P}}\newcommand{\mcb}{\mathcal{B}}\newcommand{\mcl}{\mathcal{L}} \newcommand{\mcm}{\mathcal{M}}\newcommand{\mcc}{\mathcal{C}} \newcommand{\mcmn}{\mathcal{M}}\newcommand{\mcmnr}{\mathcal{M}_n(\mtr)} \newcommand{\mcmnk}{\mathcal{M}_n(\mtk)}\newcommand{\mcsn}{\mathcal{S}_n} \newcommand{\mcs}{\mathcal{S}}\newcommand{\mcd}{\mathcal{D}} \newcommand{\mcsns}{\mathcal{S}_n^{++}}\newcommand{\glnk}{GL_n(\mtk)} \newcommand{\mnr}{\mathcal{M}_n(\mtr)}\DeclareMathOperator{\ch}{ch} \DeclareMathOperator{\sh}{sh}\DeclareMathOperator{\th}{th} \DeclareMathOperator{\vect}{vect}\DeclareMathOperator{\card}{card} \DeclareMathOperator{\comat}{comat}\DeclareMathOperator{\imv}{Im} \DeclareMathOperator{\rang}{rg}\DeclareMathOperator{\Fr}{Fr} \DeclareMathOperator{\diam}{diam}\DeclareMathOperator{\supp}{supp} \newcommand{\veps}{\varepsilon}\newcommand{\mcu}{\mathcal{U}} \newcommand{\mcun}{\mcu_n}\newcommand{\dis}{\displaystyle} \newcommand{\croouv}{[\![}\newcommand{\crofer}{]\!]} \newcommand{\rab}{\mathcal{R}(a,b)}\newcommand{\pss}[2]{\langle #1,#2\rangle} $$
Bibm@th

Point fixe

Généralités sur les points fixes

Soit $E$ un ensemble et $f:E\to E$. On dit que $\gamma\in E$ est un point fixe de $f$ si $f(\gamma)=\gamma.$ Si $f$ est définie sur un intervalle $I$ de $\mathbb R$, cette propriété se traduit graphiquement par le fait que la courbe représentative de $f$ coupe la droite d'équation $y=x$ en le point $(\gamma,\gamma).$

La recherche des points fixes est souvent liée à l'étude des suites récurrentes :

Proposition : Soit $I$ un intervalle de $\mathbb R$ et $f:I\to I$ continue. Soit $(u_n)$ la suite définie par le choix de $u_0\in I$ et la relation de récurrence $u_{n+1}=f(u_n)$. Alors si $(u_n)$ converge vers $\ell$ et si $f$ est continue en $\ell$, alors $\ell=f(\ell)$.

La proposition précédente est vraie dans un cadre bien plus général, par exemple en remplaçant $I$ par un espace vectoriel normé, ou un espace métrique. L'équation $f(x)=x$ s'appelle équation aux limites possibles.

Point fixe et fonctions réelles

Nous nous plaçons désormais dans le cas particulier où $I$ est un intervalle et où $f:I\to I$ est dérivable sur $I$. On suppose de plus que $\ell$ est un point fixe de $f.$ Le comportement des suites récurrentes définies par $u_0\in I$ (et même $u_0$ "proche de" $\ell$) et $u_{n+1}=f(u_n)$ dépend de $f'(\ell).$

On dit que le point fixe $\ell$ est attractif si $|f'(\ell)|<1.$ On dit qu'il est répulsif si $|f'(\ell)|>1.$

Bien sûr, cette terminologie n'est pas due au hasard. Supposons en outre $f'$ continue en $\ell.$ Alors si $\ell$ est attractif, il existe $k\in [0,1[$ et $\alpha>0$ tel que, pour tout $x\in ]\ell-\alpha,\ell+\alpha[$, $|f'(x)|\leq k.$ En appliquant l'inégalité des accroissements finis, on prouve que si $u_0\in ]\alpha-\ell,\alpha+\ell[,$ alors la suite $(u_n)$ converge vers $\ell.$ Si $\ell$ est répulsif, cette fois, il existe $k>1$ et $\alpha>0$ tel que, pour tout $x\in ]\ell-\alpha,\ell+\alpha[$, $|f'(x)|\geq k.$ Donc si la suite $(u_n)$ s'approche de $\ell$ de sorte que $u_n\in ]\ell-\alpha,\ell+\alpha[,$ l'itération suivante, on a : $|u_{n+1}-\ell|\geq k |u_n-l|\geq |u_n-\ell|,$ et donc on s'écarte de $\ell.$ Ainsi, lorsque $\ell$ est un point fixe répulsif, une suite $(u_n)$ vérifiant $u_{n+1}=f(u_n)$ ne peut converger vers $\ell$ que si elle stationne en $\ell.$

Le cas où $|f'(\ell)|=1$ peut donner lieu à l'un ou l'autre des comportements précédents. Par exemple, si $f(x)=\sin(x),$ le point fixe $0$ se comporte comme un point fixe attractif. Pour $f(x)=x+x^3,$ le point fixe $0$ se comporte comme un point fixe répulsif.

Plaçons-nous maintenant dans le cas d'un point fixe attractif. Le signe de $f'(\ell)$ influence la façon dont la suite $(u_n)$ converge vers $\ell.$

$f'(\ell)>0$
$f'(\ell)<0$
On montre facilement qu'au voisinage de $\ell$, la suite est monotone, croissante ou décroissante. On dit qu'on a affaire à une convergence en escalier. Cette fois, la suite n'est plus monotone, mais les deux suites extraites $(u_{2n})$ et $(u_{2n+1})$ sont monotones de signe de monotonie opposés. On dit qu'on a affaire à une convergence en colimaçon.
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