Méthode de Newton-Raphson, et approximation de racine de 2 par la méthode d'Héron d'Alexandrie
De nombreux problèmes d'économie, de mathématiques ou de physique se concluent par la résolution d'une équation $f(x)=0$. Bien souvent, il n'est pas possible de résoudre exactement cette équation, et on cherche une valeur approchée de la solution (ou des solutions). Newton a proposé une méthode générale pour obtenir une telle approximation. L'idée est de remplacer la courbe représentative de la fonction par sa tangente.
On part d'un point $x_0$ de l'intervalle de définition de $f$, et on considère la tangente à la courbe représentative de $f$ en $(x_0,f(x_0))$. Soit $x_1$ l'abscisse de l'intersection de la tangente avec l'axe des abscisses. Puisque la tangente est proche de la courbe, on peut espérer que $x_1$ donne une meilleure estimation d'une solution de l'équation $f(x)=0$ que $x_0$. On recommence alors le procédé à partir de $x_1$, et on construit par récurrence une suite $(x_n)$ définie par :
$$x_{n+1}=x_n-\frac{f(x_n)}{f'(x_n)}.$$Sous de bonnes hypothèses sur $f$, assez restrictives, $(x_n)$ converge vers la solution de $f(x)=0,$ et la convergence est très rapide : supergéométrique.
Voici un exemple d'énoncé que l'on peut obtenir:
Ex : Calcul de racine 2 par la méthode d'Héron d'Alexandrie
La première application de la méthode de Newton remonte à Héron d'Alexandrie, mathématicien grec du Ier siècle après JC. Elle permet le calcul de valeurs approchées de $\sqrt 2$, qui est l'unique solution de $x^2-2=0$ Avec $x_0=2$, la méthode de Newton donne la suite $$x_{n+1}=\frac 12\left(x_n+\frac 2{x_n}\right).$$ La figure dynamique suivante vous montre à quel point la convergence est rapide!
La méthode de Newton s'applique également très bien aux fonctions de plusieurs variables. Soit $\mathcal U\subset\mathbb R^d$ un ouvert, $\varphi:\mathcal U\to\mathbb R^d$ de classe $\mathcal C^2$ et $a\in\mathcal U$ tel que $\varphi(a)=0,$ $d_a\varphi$ est inversible. Par le théorème d'inversion locale, il existe un ouvert $V$ tel que $a\in V\subset\mathcal U$ tel que $\varphi_{|V}:V\to\varphi(V)$ soit un $\mathcal C^1$-difféomorphisme. On pose alors $$F(x)=x-(d_x\varphi)^{-1}(\varphi(x))$$ pour tout $x\in V.$ Alors, pour tout $x_0\in V,$ la suite récurrente donnée par la relation $x_{n+1}=F(x_n)$ est bien définie et converge quadratiquement vers $a.$