Nombres pseudo-premiers et nombres de Carmichael
Rappelons l'énoncé du petit théorème de Fermat :
Il est facile, à partir de ce théorème, de fabriquer un test de non-primalité : si un nombre $n$ est donné, on choisit un nombre $a$ premier avec $n$, et on calcule $a^{n-1}$ : si on ne trouve pas $1$ modulo $n$, c'est que $n$ n'est pas premier. Ce test est très rapide, car on calcule $a^{n-1}$ en effectuant au plus $2\log n$ opérations. On procède en effet par élévations au carré successives : si par exemple on veut calculer $3^{12}$, on remarque que $12=2^3+2^2$, d'où $3^{12}=((3^2)^2)^2(3^2)^2$.
Malheureusement, le petit théorème de Fermat n'est pas une condition nécessaire et suffisante, et il existe des entiers $n$ non premiers pour lesquels $a^{n-1}\equiv 1\ [n]$. De tels entiers sont dits pseudopremiers de base $a$. Par exemple,
- $341=11×31$ est pseudo-premier en base $2$.
- $91=7×13$ est pseudo-premier en base $3$.
Qu'à cela ne tienne, se dit-on. Si $341$ est pseudo-premier en base $2$, il ne l'est pas en base $3$, et le test avec $3$ dira que $n$ est composé. Malheureusement, cela n'est pas encore suffisant, car il existe des entiers non premiers $n$, mais pseudo-premiers pour toute base $a<n$, où $a$ ne divise pas $n$. Ces nombres sont appelés nombres fortement pseudo-premiers, ou nombres de Carmichael. Les premiers nombres de Carmichael sont : 561, 1105, 1729, 2465, et on sait depuis 1994 qu'il en existe une infinité. Voici une caractérisation des nombres de Carmichael :