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Francis Galton (16 février 1822 [Birmingham] - 17 janvier 1911 [Haslemere]

Sir Francis Galton est un anthropologue, explorateur, géographe, météorologue et statisticien(!) britannique. Il est surtout connu pour ses travaux pionniers sur l'intelligence humaine et pour avoir créé la théorie de l'eugénisme. Il est né le 16 février 1822 à Sparkbrook, près de Birmingham, d'une famille de gens aisés (son père est banquier) et instruits (il est le cousin de Charles Darwin). Après avoir fréquenté plusieurs écoles de Birmingham, il entre au King Edward's School, toujours à Birmingham, en 1836, mais l'enseignement classique et religieux ne lui convient pas. Ses parents décident alors qu'il doit devenir médecin, il étudie cette discipline un an à Birmingham et un an à Londres. Il profite d'un voyage en 1840 à l'Université de Giessen, en Allemagne, dans le but de suivre des cours de chimie, pour découvrir le sud-est de l'Europe (Constantinople, Athènes,...). Ce détour semble l'enchanter au point qu'il écrivit plus tard : "une passion pour les voyages m'envahit alors comme si j'étais un oiseau migrateur".

En 1840, il entre au célèbre Trinity College de Cambridge, afin de suivre cette fois des cours de mathématiques. Mais une maladie le fait renoncer en 1843, sans qu'il ait obtenu son diplôme. Il reprend alors ses études de médecine à Londres, mais le décès de son père en 1844 change la donne : il se trouve alors à la tête d'une fortune assez importante pour devenir indépendant financièrement de l'exercice de la médecine. Il se consacre alors au sport et à sa passion, les voyages. Un premier voyage le long du Nil, jusque Khartoum, le convainc de préparer une expédition vers des contrées inexplorées du sud de l'Afrique. Il rejoint la Royal Geographical Society en 1850 et passe les deux années suivantes à préparer et conduire une expédition dans l'actuelle Namibie, à la recherche d'un chemin permettant l'accès par le sud-ouest au lac Ngami, récemment découvert par Livingstone. Sur ce plan, l'expédition est un échec, mais elle permet à Galton d'accumuler de grandes connaissances nouvelles sur cette région du monde, qu'il fait partager dans un livre écrit en 1853. La même année, il se marie, mais n'aura pas d'enfants.

La publication par son cousin Charles Darwin du livre De l'origine des espèces au moyen de la sélection naturelle en 1859 change les centres d'intérêt de Galton. Il passe alors une grande partie du reste de sa vie à analyser les variations de multiples caractères dans les populations humaines, de la taille aux facultés mentales. Pour cela, il doit inventer de nouvelles façons de mesurer ces caractères, collecter un grand nombre de données, et les analyser. Cela le conduit à inventer de nouvelles méthodes statistiques, dont le coefficient de corrélation, la droite de régression. Il est aussi le premier à utiliser systématiquement la loi normale pour la faire coïncider aux données obtenues. Ces travaux seront poursuivis et amplifiés par d'autres statisticiens, notamment Pearson et Fisher, au sein du laboratoire d'eugénisme qu'il a créé à l'University College of London.

L'eugénisme, le fait de sélectionner des êtres humains pour créer des populations d'élite, est en effet théorisé par Galton, qui est persuadé, suite à ses études statistiques, que l'intelligence (par exemple) dépend plus de l'héridité que de l'environnement culturel et social. Galton croit aussi aux concepts de race inférieure et supérieure. Bien sûr, ces théories semblent complètement réactionnaires désormais, mais il faut néanmoins les replacer dans leur contexte et notamment comprendre que Galton n'avait pas accès aux connaissances de la génétique.

Véritable touche-à-tout, Galton s'est intéressé à de nombreux autres sujets, comme la météorologie par exemple (il est l'inventeur du mot anticyclone et le premier à comprendre leur influence). Il découvre aussi que les empreintes digitales d'un individu ne varient pas tout au long de sa vie, et c'est à la suite de ces travaux que les empreintes digitales furent utilisées par les polices du monde entier. Après avoir reçu de nombreux honneurs, dont la médaille Copley de la Royal Society, il est annobli en 1909, deux ans avant sa mort.

Les entrées du Dicomaths correspondant à Galton

Les mathématiciens contemporains de Galton (né en 1822)
  • Pierre Ossian Bonnet (né en 1819)
  • George Boole (né en 1815)
  • Viktor Bunyakovsky (né en 1804)
  • Eugène Catalan (né en 1814)
  • Arthur Cayley (né en 1821)
  • Richard Dedekind (né en 1831)
  • Peter Dirichlet (né en 1805)
  • Paul Du Bois-Reymond (né en 1831)
  • Jean-Frédéric Frénet (né en 1816)
  • Evariste Galois (né en 1811)
  • Josiah Willard Gibbs (né en 1839)
  • Hermann Grassmann (né en 1809)
  • Francis Guthrie (né en 1831)
  • William Hamilton (né en 1805)
  • Hermann Hankel (né en 1839)
  • Heinrich Eduard Heine (né en 1821)
  • Charles Hermite (né en 1822)
  • Carl Jacobi (né en 1804)
  • Camille Jordan (né en 1838)
  • Leopold Kronecker (né en 1823)
  • Ernst Kummer (né en 1810)
  • Edmond Laguerre (né en 1834)
  • Joseph Liouville (né en 1809)
  • Rudolf Lipschitz (né en 1832)
  • Ada Lovelace (née en 1815)
  • Bernhard Riemann (né en 1826)
  • Eugène Rouché (né en 1832)
  • Charles-François Sturm (né en 1803)
  • Ludwig Sylow (né en 1832)
  • James Sylvester (né en 1814)
  • Pafnouti Tchebychev (né en 1821)
  • Karl Weierstrass (né en 1815)